La francophonie sert-elle vraiment à quelque chose? Une première réponse
En Afrique les meilleurs marchés financiers sont dans les pays anglophones.

Le dernier classement des marchés financiers des pays africains, Absa Africa Financial Markets Index donne des informations portant sur 26 pays, soit 3 de plus que dans l’indice de 2021. Eh bien c’est dur à dire, mais il n’y en a que pour les pays anglophones. A quoi sert donc la francophonie ?

Le premier constat qu’on peut faire est d’abord la prééminence des pays anglophones. Dans le top 10, il n’y a que le Maroc, pays francophone et il est classé neuvième. Trois pays seulement sont dans le Top 20, le Maroc donc, puis la Côte d’Ivoire (18) et le Sénégal (20).

Ce constat est terrible pour les pays francophones qui vont se réunir bientôt en Tunisie pour leur sommet de la francophonie.

Il n’y a rien, cependant, d’étrange. La francophonie donne plutôt l’image d’un rassemblement poétique. Il n’est en tout cas pas économique et encore moins politique.

Est-ce qu’il y a une politique alimentaire commune? Des politiques industrielle, financière, énergétique monétaire communes? On peut chercher très longtemps. Rien.

Bien sûr qu’il est agréable de se réunir, de présenter des créations artistiques, des performances sportives...mais il faut que ce corps serve à quelque chose de plus solide, de plus concret. Ce n’est pas parce qu’on parle la même langue qu’on va faire des miracles. Les pays arabes parlent une même langue et pourtant on voit où ils sont aujourd’hui.

Quel était l’objectif de départ de la francophonie? On peut les voir un à un.

On nous dit « promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique ». On a vu la langue française se faire charcuter en France même et dans les plus grands médias.

« Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ». On attend toujours.

« Appuyer l'éducation, la formation, l'enseignement supérieur et la recherche ». Pour le moment, seuls les pays développés en profitent, les autres ne voient toujours rien venir.

Autrement dit, pour les pays du sud et notamment africains, il n’y a rien à gratter dans cet ensemble qui n’a d’ailleurs rien à offrir.

Léopold Sedar Senghor, l’ancien président sénégalais, voulait édifier un « Commonwealth à la française ». On a la langue, oui, mais le Commonwealth, personne ne l’a vu.

A props de l’indice.

L'indice Absa Africa des marchés financiers évalue le développement financier de 26 pays, principalement sur la base de mesures d’accessibilité, d'ouverture et de transparence.

Les scores sont déterminés par la relative, plutôt qu’absolue, performance de chaque pays sur six piliers clés : profondeur du marché ; accès à l’étranger; transparence du marché, fiscalité et environnement réglementaire; capacité des investisseurs locaux; environnement macroéconomique et transparence; normes juridiques et force exécutoire.

En plus de l'analyse quantitative des données, L'OMFIF a mené des enquêtes auprès de plus de 50 organisations à travers l'Afrique pour produire l’indice. Cela inclut les réponses des banques centrales, des bourses de valeurs, des régulateurs, des acteurs du marché, des cabinets comptables et des organisations internationales de développement.