Algérie. Ils voulaient dire « dans la cour des grands »
Quand on parle de « grands »!

Entendons-nous bien. Les malentendus entre les Marocains et les Algériens sont à déplorer, les deux peuples méritent de vivre dans la concorde et la solidarité. Ensuite, malgré les appels du Roi Mohammed VI au dialogue, les autorités algériennes préfèrent regarder ailleurs. Mais rien n’empêche de relever quelques failles dans la cuirasse médiatique de nos voisins. Parfois, il font de l’humour sans le savoir.

Ennahar TV a repris une info de l’agence de presse officielle algérienne. Et que dit cette info? Voyons cela tout de suite: « La diplomatie algérienne poursuit ses triomphes et Bourita passera une nuit sans sommeil à préparer un autre sale coup contre le pays qui est devenu « dans la ferme des grands ». Bien sûr l’expression « devenu dans la ferme des grands » n’est pas juste mais il fallait bien reproduire l’ambiance du texte en arabe qui parlait de « hadira » qui se traduit par ferme.

Evidemment, ils parlent de Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, qui était en Algérie pour le sommet de la Ligue arabe. D’abord en tant que ministre et ensuite en tant que représentant du Roi Mohammed VI.

On attendait des analyses plus sérieuses de la part des rédacteurs de l’agence de presse, mais que voulez-vous, nous avons l’habitude.

Qu’est-ce qui s’est passé ensuite? Eh bien, l’affaire a grandit, non pas parce que Bourita n’a pas dormi, non, mais parce que cette phrase a été largement commentée par les Algériens, les Marocains, et a fait le buzz dans le monde arabe. L’agence de presse a donc qualifié l’Algérie de « ferme des grands ». C’est-à-dire, pas une bassecour mais une vraie ferme d’élevage soit de vaches, soit de chameaux, les grands mammifères. On vous dit que c’est du gros.

Ensuite, une fois que la piqûre a été bien sentie, chacun a commencé à se dédouaner de cette bourde. Ennahar accuse l’agence, l’agence cherche accuser quelqu’un, ainsi de suite. Et nous y voilà pour un autre tour.

Personne ne sait si Nasser Bourita a passé une nuit blanche, mais il a dû beaucoup se marrer. Il a fait un petit saut chez les voisins et il a tout chamboulé. Ce qui contredit ce que disent les médias algériens à savoir que Bourita n’a rien fait au sommet, passant son temps à circuler dans les couloirs. Bien. Résumons: La délégation marocaine a imposé ses principes et les autorités algériennes n’ont, à aucun moment parlé de leur république arabe démocratique de Tindouf.

Non seulement cela, mais Bourita a obligé les Algériens à rétablir la carte adoptée par les pays arabes. Plus encore, comme le voulaient les Marocains, l’Iran a été condamné et c’était trop sec à avaler par les responsables algériens qui adorent les mollahs.

Et tout ça a été réalisé rien qu’en circulant dans les couloirs. Mais alors si Bourita avait bien travaillé, on aurait eu quoi?

A la fin, je dois préciser à l’attention des amis algériens que je n’oserais jamais comparer leur pays à quoi que ce soit qui puisse leur porter préjudice. Au contraire.