Cyril Hanouna. Touche pas à mon boss

Sur la chaîne française C8, un spectacle qui n’aurait pas été étrange dans une dictature. On invite un député pour parler, mais quand il critique le proprio de la chaîne on fait du boucan pour l’empêcher d’aller plus loin. Belle leçon de dictature libérale.

En France, quand on est animateur d’une émission sur une télé, on doit défendre le propriétaire. Pour la liberté d’expression ce n’est pas beau à présenter, mais pour le buzz ça marche bien.

Cyril Hanouna, animateur de l’émission Touche pas a mon poste sur C8 a invité un député de France Insoumise qui a lui a fait regretter son initiative. Le député a critiqué le groupe Bolloré en rappelant qu’il traîne beaucoup d’affaires en justice en Afrique où il a causé pas mal de dégâts aux forêts.

« Les cinq personnes les plus riches, ce sont les mêmes qui appauvrissent la France et l’Afrique. Et je vais vous donner l’exemple de Bolloré qui a déforesté le Cameroun », dit-il. Tremblent dans le studio.



Et la chaîne C8 appartient à qui? A Vincent Bolloré pardi! Hanouna a déployé tout son savoir-faire pour faire taire le député allant même jusqu’à l’insulter, le qualifiant de bouffon, d’abruti et de tocard et à lui rappeler qu’il était lui-même chroniqueur sur la même chaîne qui le payait. Donc, si on suit l’animateur, quand on est payé par quelqu’un, on ne doit jamais dire du mal de lui. Et c’est vrai, jamais C8 n’a évoqué les casseroles du groupe Bolloré. Au Cameroun ou en ailleurs en Afrique. Inconcevable!

Le plus drôle et même ridicule est la manière employée par l’animateur pour faire taire l’intervenant. Parler plus fort et plus longtemps que lui, l’intimider et le décrédibiliser. Belle image de la démocratie et de cette pauvre liberté d’expression.

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Finalement c’est quoi la différence entre une parfaite dictature et une démocratie? Dans la première c’est l’Etat qui coupe les langues, dans la deuxième ce sont les gros patrons qui brouillent les messages. Après on dira, mais Hanouna a aussi le droit de s’exprimer.

Évidemment.