FIFM 2022. Le réalisateur iranien Emad Aleebrahim Dehkori décroche l’étoile d’or
Le réalisateur iranien Emad Aleebrahim Dehkordi remporte l'étoile d'or du FIFM 2022 pour Chevalier noir.

Présidé par le cinéaste italien Paolo Sorrentino, le jury de la 19e édition du Festival du Film de Marrakech a récompensé le premier long métrage du jeune réalisateur iranien, qui a dédié son prix «à la jeune génération qui risque sa vie pour la liberté».

Emad Aleebrahim Dehkordi a remporté haut et fort samedi 19 novembre l'Étoile d'or, pour son film « Chevalier noir », dédiant son prix à «toutes les femmes d'Iran».

Le jury du FIFM 2022 décèrne l'éoile d'or à l'iranien Emad Aleebrahim Dehkordi


« Je veux rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie en se battant pour retrouver la liberté d'être eux-mêmes », a déclaré Emad Aleebrahim Dehkordi à sa consécration, en référence à la répression des protestations déclenchées il y a plus de deux mois par la mort de Mahsa Amini en Iran, une Kurde de 22 ans décédée le 16 septembre après son arrestation pour non-port du voile.

« Je dédie mon prix à toutes les femmes d'Iran et la jeune génération, qui risquent leur vie pour la liberté », a ajouté le cinéaste de 43 ans.

Son premier long métrage « Chevalier noir » (2022), explore la vie d'un jeune Iranien, vivant à Shemroon, au nord de Téhéran, qui bascule du côté obscur en tentant de se faire de l'argent facile.

Présidé par le réalisateur italien Paolo Sorrentino et composé de l'acteur français Tahar Rahim, de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki, de l'actrice germano-américaine Diane Kruger, de l’actrice britannique Vanessa Kirby et de la réalisatrice marocaine Laïla Marrakchi, le jury du FIFM a décerné le prix de la mise en scène au drame Foudre (2022), de la cinéaste suisse Carmen Jaquier.

la cinéaste suisse Carmen Jaquier remporte le prix de la mise en scène pour Foudre.


Le prix du jury, lui, a été attribué ex-aequo à deux réalisatrices : la Marocaine Maryam Touzani pour Le Bleu du Caftan, représentant du Maroc aux Oscars, et la Portugaise Cristèle Alves Meira pour Alma Viva.

Gad El Maleh et Maryam Touzani.


L'actrice coréenne Choi Seung-yoon a raflé le prix d'interprétation féminine pour son rôle dans Riceboy Sleeps du réalisateur canadien Anthony Shim.

Le prix d'interprétation masculine est revenu à l'acteur indonésien Arswendy Bening Swara pour Autobiography de son compatriote Makbul Mubarak.

Vibrant hommage à l’écossaise Tilda Swinton

L'actrice écossaise Tilda Swinton honorée en clôture du FIFM 2022.


Le festival a clôturé en apothéose avec un vibrant hommage rendu à l'actrice écossaise Tilda Swinton.

Le David Bowie du cinéma comme l’a surnommée lors de cette soirée, le réalisateur suédois Ruben Östlund, considère cet hommage comme une reconnaissance pour tous ses camarades qui ont enrichi sa voie dans le cinéma. Elle a cité entre autres les cinéastes Pedro Almodóvar, Joanna Hogg, Derek Jarman, Sally Potter et Luca Guadagnino. «C’est la chance de ma vie d’avoir trouvé la voie secrète vers une existence aux côtés de certains des plus grands et des plus éminents créateurs de cinéma de notre époque », a-t-elle déclaré.

Pour Ruben Östlund, Tilda a le don de repérer en premier les grands réalisateurs et de les révéler au grand public. «Tilda est capable de tout interpréter. Avec elle, les possibilités sont infinies », a précisé le réalisateur Suédois qui aimerait être sur la liste de ceux qui ont travaillé avec T. Swinton. Pour lui, l’actrice et productrice britannique traverse les gens et les personnages. « Sa versatilité et son éclatante intelligence ont donné naissance à une palette stupéfiante de personnages. Lorsque Tilda est devant la caméra, elle jongle avec maestria et alterne les rôles légers et sérieux avec le même charisme ».

Tilda Swinton a construit l’une des filmographies les plus prodigieuses et singulières de ces dernières décennies, alternant les rôles dans les films d’auteurs exigeants et les blockbusters hollywoodiens. Profondément humaine, elle « nous invite à grandir dans la reconnaissance, la compassion et la compréhension de l’autre, dans la communion et l’amour », conclut-il.