Portrait. Romain Saïss : El Capitano (Vidéo)
Romain Saïss rugissant

Abnégation, dévouement et combativité à toute épreuve… S’il y a des mots pour décrire le capitaine des Lions de l’Atlas, ce sont bien ceux-là. Romain Saïss donne, avec maestria, toute son envergure à son poste de leader.

« Ce que la plupart des supporters ignorent, c’est que Romain s’est démené comme un beau diable lors du match opposant le Maroc à l’Espagne avec une côte fêlée, en plus de sa déchirure musculaire à la cuisse », révélait à la presse, Redouane Saïss, le père du capitaine de la sélection nationale. A la fois fier et inquiet pour son fils, cet heureux papa expliquait cette endurance et cette résistance à la douleur par l’amour patriotique qui anime Romain. « C’est son cœur qui l’a mené jusqu’à la sélection nationale et c’est encore ce même cœur qui lui donne des ailes et l’aide à persévérer malgré les blessures », souligne le père.



Loin d’être de simples éloges émis par un papa fier, ces propos viennent compléter le profil d’un joueur connu par sa détermination et son sérieux. Né en 1990 à Bourg-de-Péage en région Auvergne-Rhône-Alpes, Romain Saïss de son nom complet Romain Paul Ghanem Saïss, a vu le jour dans une famille mixte. Sa mère est française et son père marocain, tous deux restaurateurs. Sa famille paternelle respire l’amour du football. Et le petit Romain ne tardera pas à hériter de la passion familiale. Il commence à flirter avec le ballon à l’âge de cinq ans. Lorsque ses parents divorcent alors qu’il n’a que 8 ans, il s’installe avec sa mère sans pour autant rompre avec ses origines et ses amours premières. C’est un jeune garçon bosseur qui met du cœur dans tout ce qu’il entreprend. « J’ai vu mes parents travailler très dur. J’ai donc travaillé dans le restaurant de mon père pour l’aider. J’étais autorisé à laver les plats et distribuer les menus », racontait-il, à propos de cette époque. A l’âge de quatorze ans, il fait son entrée à l'école de l'AS Valence. Commence un parcours de joueur prometteur aux belles performances qui fera rapidement son ascension pour devenir l’international confirmé leader du Onze national.



Repéré par l’ex sélectionneur Rachid Taoussi, il reçoit sa première convocation en 2012 pour un match amical opposant le Maroc au Togo. Quatre ans plus tard, Romain est à nouveau convoqué pour porter le maillot des lions, cette fois par Hervé Renard, toujours dans le cadre des éliminatoires de la CAN. Le jeune joueur excelle dans la défense centrale et prend part à la CAN 2017, la Coupe du monde 2018, la CAN 2019 ainsi qu’à la CAN 2021. La saga de Saïss continue avec le nouveau sélectionneur national Hoalid Regragui qui le convoque en septembre 2022. Porter le brassard du capitaine n’est pas un simple hasard pour ce défenseur confirmé. Alors que la douleur le tenaillait lors du match contre l’Espagne, on le voyait pourtant courir de toutes ses forces en traînant sa jambe à cause de sa double blessure à la cuisse et à la côte. Lors du match contre le Portugal, il a résisté jusqu’à l’effondrement total. Il est sorti sur un brancard, les larmes aux yeux. C’est un Lion qui n’abandonne pas ses combats. Encore moins celui livré par les Marocains lors de cette Coupe du monde historique. Le point commun entre les Lions de l’Atlas est ce qui fait la force de Saïss : le patriotisme, l’esprit combatif «et compétence, compétence, compétence», comme l’avait répété Regragui.