L’humoriste marocain Abderraouf s’en est allé !
La légende de l'humour marocain est décédée à l'âge de 87 ans.

Le monde de l’art est en deuil. Le comédien Abderrahim Tounsi, alias Abderraouf, est décédé dans les premières heures de ce lundi à l’âge de 87 ans après un long combat contre la maladie.

L’humoriste Abderrahim Tounsi, dit Abderraouf, est décédé des suites d’une longue maladie cardiaque, selon une information publiée par son fils Oussama sur les réseaux sociaux. «Nous sommes à Dieu et à lui nous retournons. Mon père n’est plus», a-t-il écrit sur son compte Facebook.

Le décès de celui qui a fait plier de rire des générations de Marocains a ému ce matin la Toile. Plusieurs fans se sont dits « chagrinés » suite à sa disparition et ont présenté leurs condoléances aux proches du défunt.

Affaibli, l'humoriste avait été admis en octobre dernier, à l’hôpital Cheikh Khalifa Bin Zayed Al Nayhan de Casablanca pour un malaise. L’artiste avait été hospitalisé après avoir souffert de difficulté respiratoire, ce qui a nécessité une assistance médicale.

Le fabuleux destin de Abderraouf

Né à Casablanca en 1939, l’orphelin casablancais avait intégré le mouvement de résistance en 1953. Il fut emprisonné par les autorités coloniales pendant une année et a découvert sa passion pour le théâtre en détention.

Le personnage simplet et un peu bêbête de Abderraouf verra le jour en 1967 lorsque l’artiste imite un camarade d'école. « C’est le costume qui a créé Abderraouf, disait-il. En m’amusant à essayer plusieurs costumes, j’ai découvert que l’un m’inspirait en particulier un personnage idiot Je mime une voix qui, je pense, va bien avec le personnage. Cela m’a plu ».

Synonyme de ridicule par excellence, le « Charlot national » qui a marqué plusieurs générations de Marocains grâce à son humour accessible et son caractère burlesque avait été nommé à Anvers en 2011 « Meilleur humoriste marocain du 20e siècle » par la Fondation des Nuits de l’humour arabe. En 2016, un vibrant hommage lui a été rendu au Festival International du Film de Marrakech et le film "Mon oncle" de Nassim Abassi où il campe le personnage principal avait été projeté hors compétition.

Sa voix nasillarde, ses attitudes ridicules et son tarbouch rouge sont devenus au fil des ans, un symbole de l'humour marocain.