La visite de Josep Borrell a été l’occasion pour l’UE de réitérer au Maroc sa volonté d’améliorer, dans son fond comme dans sa forme, son partenariat stratégique avec le Royaume. Deux nouvelles initiatives ont été annoncées d'emblée. Cette bonne disposition européenne a été bien reçu par le Royaume surtout que l’UE a désormais bien compris que le Sahara marocain est «une question existentielle» pour le Maroc.
Après avoir été reçu, jeudi 5 janvier, par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, le Haut représentant de l'Union Européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité a rencontré le même jour le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.
Face à Nasser Bourita, tout en saluant les réformes structurelles lancées selon la vision du Roi Mohammed VI et en réitèrant l'engagement de l'UE à les accompagner, Josep Borrell, a réaffirmé la volonté commune de l’UE et du Maroc d’approfondir et d’élargir leur partenariat stratégique.
Saluant la volonté du Souverain de permettre au Maroc d’aller de l’avant, le chef de la diplomatie européenne, qui s'exprimait lors d'un point de presse à l'issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, a mis l’accent sur l’importance de «bâtir une vision plus ambitieuse pour le partenariat Maroc-UE».
Nasser Bourita et Josep Borrell ont donné un point de presse conjoint à l'issue de leurs entretiens en tête-à-tête.
Il a insisté, dans ce cadre, sur la nécessité de concrétiser les engagements pris notamment dans les domaines de la lutte contre le changement climatique et la transition énergétique, mais également en matière de protection sociale, de santé et d’éducation.
D'emblée, le haut responsable européen a annoncé deux nouvelles initiatives. La première concerne le volet sécuritaire. Il s'agira d'un "dialogue de haut niveau en matière de sécurité qui se tiendra prochainement à Rabat", a précisé Josep Borrel. La deuxième se traduira par une coopération renforcée entre l'UE et le Maroc dans les institutions multilatérales. "Parce que, sans doute, l’architecture internationale multilatérale doit être revue», a souligné le haut représentant européen.
«Nous avons beaucoup de sujets à explorer pour approfondir notre partenariat», a-t-il conclu, soulignant l'impératif de capitaliser les acquis communs pour «regarder vers un avenir plus amical».
Vers un partenariat Maroc-UE approfondi et élargi
«Je souhaite réitérer l’engagement fort de l’UE pour ce partenariat et notre volonté de l’élargir, de l’approfondir et de faire le nécessaire pour préserver son cadre juridique», a affirmé le haut représentant européen lors d’un point de presse conjoint à l’issue de ses entretiens avec le ministre marocain.
«Nous, UE et le Maroc, construisons un partenariat solide et stratégique basé sur des actions communes et concrètes», a souligné le chef de la diplomatie européenne, soulignant que le Royaume est «un des partenaires les plus dynamiques et les plus proches de l’UE», jouant «un rôle moteur» dans l’espace méditerranéen et dans la mise en œuvre du nouvel agenda pour la Méditerranée.
«Sans aucun doute, le Royaume du Maroc est le partenaire du sud de la Méditerranée qui a mis en œuvre des politiques de convergence avec l’UE les plus puissantes», a précisé Josep Borrel.
Il a, en outre, mis l’accent sur la volonté de l’UE de promouvoir davantage les investissements de l’Union au Maroc, de soutenir la jeunesse marocaine, de renforcer le partenariat de longue date en matière de gestion de la migration et d’étendre le périmètre de son partenariat avec le Royaume à de nouveaux domaines, comme le numérique.
Et de conclure que l’UE et le Maroc peuvent ensemble faire face aux défis d’une façon coordonnée et responsable.
De son côté, Nasser Bourita a mis l’accent sur «la place importante» de l’UE en tant que partenaire stratégique et de premier choix du Royaume.
«C’est un partenariat de voisinage, de valeurs et d’intérêts», a-t-il précisé, soulignant que la convergence entre les priorités nationales marocaines et les priorités européennes, rend plus facile le développement de ce partenariat dans des programmes et des projets concrets.
«Nous allons travailler pour concrétiser le Partenariat Vert, signé l’année dernière pour finaliser et avancer sur le partenariat numérique et d’autres projets, notamment celui de l’éducation et de la formation, ainsi que tous les domaines au cœur de la relation entre le Maroc et l’UE», a fait savoir le ministre.
Ce partenariat, «qui nécessite d’être nourri et enrichi», est «un partenariat de voisinage géographique, de valeurs partagées et d’intérêts convergents et c’est autour de ces trois paramètres que le Maroc continuera à travailler avec l’UE», a assuré Bourita.
Sahara marocain. L’UE valorise les efforts du Maroc
Le Haut représentant de l'Union Européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité a réitéré la position de l’UE au sujet de la question du Sahara marocain valorisant beaucoup les efforts «sérieux et crédibles» déployés par le Maroc pour trouver une solution à ce différend régional.
«Nous avons pris note et nous valorisons beaucoup les efforts sérieux et crédibles déployés par le Maroc à cet effet (trouver une solution à la question du Sahara marocain)», a déclaré Josep Borrell. Ce dernier a ajouté que «l’UE soutient le processus de l’ONU et les initiatives de l’Envoyé personnel de son Secrétaire général visant à parvenir à une solution politique qui soit juste, réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable et qui repose sur le compromis, en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies».
Le haut représentant européen a aussi affirmé que «l’UE encourage toutes les parties à poursuivre leur engagement dans l’esprit de réalisme et de compromis dans le contexte d’arrangement conforme aux buts et aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies».
Messages aux harceleurs
Le «harcèlement et les attaques médiatiques multiples» qui ciblent le partenariat Maroc-UE «émanent de personnes et de structures dérangées par ce Maroc qui se libère, ce Maroc qui renforce son protagonisme, ce Maroc qui se projette sans complexe dans son environnement géopolitique africain et arabe», a indiqué le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger.
Le partenariat Maroc-UE fait face à un harcèlement juridique continu et à des attaques médiatiques répétées, a souligné le ministre, notant que le partenariat entre Rabat et Bruxelles doit être immunisé et protégé.
Le Maroc défendra ce partenariat, et compte sur ses partenaires pour le défendre, a-t-il affirmé, ajoutant qu’il s’agit d’un partenariat de valeurs partagées, et c’est dans ce cadre que le Royaume continuera à travailler avec l’Union européenne.