Algérie. Deux anciens concurrents de Tebboune jettent l’éponge

Un mois après l’annonce de Rachid Nekkaz de son retrait de la vie politique, Azzedine Mihoubi lui a emboîté le pas. Ces retraits successifs montrent le climat de terreur qu’a réussi à instaurer le régime en place en Algérie.

Les deux anciens candidats à la présidentielle en Algérie, Rachid Nekkaz et Azzedine Mihoubi, annoncent qu’ils abandonnent définitivement la scène politique.

Nekkaz, 51 ans, a officialisé sa décision, le 10 décembre dernier à travers un communiqué-lettre ouverte adressé directement à Abdelmadjid Tebboune. Le ton de cet écrit en dit long sur le désarroi de l’activiste qui purge une peine d’emprisonnement de 5 ans pour avoir osé défier le pouvoir en place. Son auteur se dit «résigné, par la force des choses, à arrêter la politique en Algérie». Il précise qu’il souhaite désormais se consacrer exclusivement à la résolution de ses problèmes de santé, à l'écriture et à sa famille vivant aux Etats-Unis depuis 10 ans et qu'il n’a pas revue depuis 3 ans.



De son côté, l'ancien ministre de la Culture de Bouteflika, poète et écrivain connu, et candidat à l'élection présidentielle de 2019 en Algérie, Azzedine Mihoubi, 64 ans, a annoncé, lui aussi, son retrait définitif de la vie politique à travers ce communiqué publié le 3 janvier sur les réseaux sociaux.



«Mon nom a été cité dans plusieurs publications notamment électroniques portant sur des supputations qui n'ont aucune véracité et aucun lien avec ma personne, de surcroît, dont le contenu me porte plutôt préjudice en diffusant des contre-vérités. Par conséquent, je tiens à réfuter toutes ces allégations», écrit Mihoubi dans son communiqué.

«Je renouvelle une fois de plus à l'opinion publique mon retrait de toute action politique et partisane», précise-t-il.

Candidat malheureux à l'élection présidentielle de décembre 2019, remportée par Tebboune, Mihoubi avait annoncé en mai 2020, lors du 6e du congrès du Rassemblement national démocratique (RND), qu'il n'exercerait plus de responsabilités au sein du parti et qu'il allait se consacrer désormais à l'écriture. Ce faisant, ils montrent le climat de terreur qui règne en Algérie. Climat instauré délibérément pour éliminer toute velléité de concurrence au prochain candidat, unique, qui sera choisi par les faiseurs de président que sont les généraux algériens. D’ailleurs, Même Tebboune, lui qui rêve de rempiler, n’est pas assuré d’avoir le feu vert pour un 2e mandat. C’est ce qu’a révélé l’affaire Ihsane el-Kadi.

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