Die Welt. Comment le trio Iran- Hezbollah-Polisario permet aux terroristes de blanchir de l'argent en Europe

Le célèbre quotidien allemand Die Welt a publié, vendredi 27 janvier, des révélations fracassantes sur la «méthode Hawala». Un système financier illégal «sponsorisé» par l’Iran et tournant autour de son proxy le Hezbollah permettant de financer, depuis l’Europe, le terrorisme dans le monde, y compris en Algérie à travers le Polisario.

Les investigateurs de Die Welt sont connus et reconnus pour la pertinence de leurs révélations. Ils viennent d’en donner la preuve en levant le voile sur la dangereuse connexion entre l’Iran, le Hezbollah libanais et le Polisario qui est basé et parrainé par le régime algérien.

Au terme d’une longue enquête, le quotidien a révélé que des transferts illégaux dits «Hawala» étaient effectués depuis de nombreux pays européens, dont l'Allemagne, la Belgique, la France et la Grande-Bretagne, ainsi que des États du Golfe notamment à destination de Tindouf en Algérie, là où sont basés les miliciens du Polisario et également au profit de séparatistes.

Les enquêteurs ont montré comment un certain Ahmed A. et son associé Azman. M. ont développé «Tires». Un réseau de transfert illégal d’argent permettant l’envoi de montants pouvant atteindre jusqu’à 50.000 euros par opération n'importe où et n'importe quand. Les deux anciens camarades de classe ambitionnaient de franchir un nouveau palier pour que leur système permette de dépasser ce seuil, souligne le quotidien, qui révèle que ces informations sont désormais aux mains du service financier de la Guardia Civil espagnole.

Modus operandi

Die Welt rapporte qu’Ahmed A., qui avait étudié en Libye, vit en Espagne depuis 2007. Il est spécialisé dans les transferts d'argent illégaux de l'Europe vers l'Afrique de l'Ouest et vice versa. Son associé, qui est un proche, est, lui aussi, basé en Espagne, mais travaille surtout en Algérie. Tous deux ont de bons rapports avec l'armée algérienne, précise le quotidien. Selon la même source, le tandem a créé une banque fantôme dont les «succursales», surnommées des «Hawaladare», sont des marchands de légumes, des bouchers ou des magasins d'informatique disséminés un peu partout en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. C’est auprès de ces derniers que des clients peuvent transférer ou recevoir de l'argent forcément sale puisque destiné à échapper aux circuits légaux.

Pour masquer ce blanchiment d’argent dont ils sont la plaque tournante, Ahmed A. et Azman M. disposent de comptes privés dans diverses banques européennes, sur lesquels leurs clients peuvent transférer des sommes d'argent qui sont versées en espèces ailleurs et vice versa, ajoute Die Welt.

Au fil des transferts et des encaissements, les liquidités des «hawaladars» s'équilibrent - ou, si nécessaire, sont compensées par la contrebande d'argent liquide, de bijoux ou de montres de luxe, détaille le journal.

Les investigateurs du quotidien soulignent qu’ils ont pu vérifier que des cartes de visite mentionnant, en arabe, le nom «Tires» et «Hawaladare», ont été distribuées au Sahara. Il y avait aussi des publicités pour «Services informatiques» et «Money Exchange» au profit du réseau.



Révélations explosives

Dans l’article signé par Christine Kensche, qui cite des experts en terrorisme, la journaliste précise que ces révélations font l’effet d’une bombe, en rappelant que le Sahel, base arrière du Polisario, est truffée de ramifications allant d'Al-Qaïda à l'État islamique.

L’enquêtrice met en exergue le rôle de l'Iran dans l’expansion de réseaux comme «Tires». Le pays des mollahs est décrit comme étant le plus grand État sponsor de groupes terroristes au monde. La stratégie centrale de la dictature islamique est d'exercer une influence culturelle, politique et militaire à travers les communautés chiites à l'étranger, peut-on lire dans Die Welt, qui précise que les régions instables et pauvres sont idéales pour pousser des milices locales à la lutte contre «l'Occident colonialiste».

En rappelant que le Maroc accuse le gouvernement iranien de soutenir les milices du Polisario, qui avait déjà reçu de Téhéran des missiles sol-air et des drones, le média allemand explique que le Hezbollah, fidèle allié de l'Iran, aurait installé des camps en Algérie où il entraîne des miliciens du Polisario.

Die Welt rappelle aussi la proclamation américaine, de décembre 2020, reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara comme l’un des facteurs faisant du Royaume un ennemi juré du régime iranien.

Le Hezbollah en quête d’argent frais

Le journal allemand montre que le Hezbollah, basé au Liban, ne pouvant plus compter sur les pays de ce pays en faillite, fait tout pour trouver des solutions de rechange. «Hawala» est l’une d’elle.

Au grand étonnement des enquêteurs de Die Welt, ceux-ci ont pu lire de nombreuses publications d’Ahmed A., sur son compte Facebook, louant le régime iranien qu’il dit persécuté et également sur le Hezbollah et le «Polisario». Le quotidien rapporte que cet individu entretien des liens d’amitié avec des représentants des miliciens de ce fantomatique Front et aussi avec des agents de liaison entre ce «Front» et le Hezbollah.

Ce gros dossier est aux mains de la police espagnole.

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