L’Arabie saoudite ambitionne de devenir un grand terrain de sport et d'influence
Le duel entre Messi et Ronaldo lors du match d'exhibition entre le PSG et une sélection de clubs saoudiens, jeudi à Riyad.

Tout comme le divertissement et le tourisme, le sport fait partie de la stratégie Vision 2030 initiée par Riyad, qui vise à diversifier son économie et à redorer son image à l’international.

En multipliant ces dernières années les événements sportifs sur son sol, l’Arabie Saoudite est bien déterminée à devenir source d’influence par le sport.

Le pays qui accueille le rallye Dakar jusqu’en 2025 et qui organise la 3ème édition de la Saudi Tour, une course cycliste professionnelle en cinq étapes (du 30 janvier au 3 février 2023), a investi récemment des sommes colossales pour accueillir des événements de tennis et de golf ou un Grand Prix de Formule 1 et compte même déposer sa candidature pour l'organisation de la Coupe du monde de football en 2030.

Le club saoudien Al-Nassr vient également de recruter Ronaldo, quintuple ballon d'or, jusqu'en 2025, avec des émoluments estimés à 200 millions d'euros sur la durée de son contrat.

Le football, nouvelle vitrine du « soft power » de l’Arabie saoudite

La signature de Cristiano Ronaldo à Al-Nassr, fin 2022, est un coup de maître pour le royaume qui souhaite rayonner à l’international par le sport. « Je ne doute pas que son arrivée améliorera notre championnat et profitera à l’écosystème du football saoudien à long terme », se réjouit auprès du Monde Yasser Al Misehal, le président de la fédération saoudienne de football (SAFF).

Le dernier match amical organisé le 19 janvier 2023 face au PSG de Lionel Messi a mis en lumière cette opération.

Un coup de pub sans précédent pour le royaume même si le Paris-Saint-Germain (PSG), emmené par Lionel Messi, a battu (5-4) les joueurs de deux clubs de la capitale du pays, Al-Hilal et Al-Nassr, au stade international du Roi-Fahd, à Riyad. Ce match d’exhibition a réunit probablement pour la dernière fois les deux attaquants-butteurs les plus célèbres du ballon rond : l’Argentin, septuple Ballon d’or et récemment sacré champion du monde au Qatar, et le Portugais Cristiano Ronaldo, lauréat à cinq reprises du trophée récompensant le meilleur footballeur de l’année.

En s’octroyant les services de l’un des meilleurs joueurs de sa génération, l’Arabie Saoudite vise ainsi à se positionner sur la carte du football mondial. Son arrivée s'inscrit dans la volonté des autorités du royaume d'attirer les projecteurs sur leur championnat, en vue, peut-être, de déposer une candidature conjointe avec la Grèce et l'Égypte pour organiser la Coupe du monde en 2030, alors que son voisin qatari vient d'accueillir le Mondial 2022.

Le cyclisme, l’autre sport que le royaume chérit

Le Saudi Tour fait son retour en 2023 pour la deuxième année consécutive.


Outre le football, le pays mise également sur le cyclisme pour rayonner à l’international. Lancé en 2020, sous l'égide de la Fédération cycliste d'Arabie saoudite, le Saudi Tour fait son retour en 2023 pour la deuxième année consécutive. Au programme, cinq étapes entre le 30 janvier et le 3 février, sur lesquelles seize équipes s'affronteront.

Le tracé s'adresse à la fois aux sprinteurs et aux puncheurs-grimpeurs, à l'image de l'arrivée de la troisième étape au sommet d'Abu Rakah ou du final de la quatrième qui consiste en une ascension de 2,5 km à 12 %, avec des passages à 22 % à 7 km de l'arrivée.

En 2022, la victoire finale était revenue au Belge Maxim Van Gils (Lotto Dstny) fort de son succès d’étape à Skyviews. Le Colombien Santiago Buitrago (Bahrain – Victorious) et le Portugais Rui Costa désormais coureur de l’équipe Intermarché – Circus – Wanty prenaient place sur le podium aux 2e et 3e places. Alexandre Geniez qui n’est plus coureur cycliste après avoir eu des ennuis avec la justice terminait 8e et premier Français.

Le Rallye Dakar reste en Arabie Saoudite au moins jusqu’en 2025

Le Rallye Dakar reste en Arabie Saoudite jusqu’en 2025.


Bonne nouvelle pour le royaume. Le Dakar va rester en Arabie saoudite et n'activera pas la clause de départ prévue après les cinq premières années dans le contrat de dix ans qui avait vu le célèbre rallye-raid s'implanter dans le royaume en 2020, a indiqué récemment David Castera, directeur de la course. "Je suis très content qu'on reste, on a encore beaucoup de déserts à explorer, et il y a un potentiel énorme dans le pays", s'est félicité l'organisateur alors que s'achève dimanche à Dammam, sur le golfe, la 45e édition du rallye-raid.

Le groupe Amaury Sport Organisation ASO, organisateur du rallye-raid considère également la possibilité d'ouvrir le tracé à des pays limitrophes. Après le Sahel et la première édition en 1978, puis l'Amérique du sud à partir de 2009, le Dakar, plus grand rallye-raid du monde, a fait en 2020 de l'Arabie saoudite son décor.