Un court métrage contre la domination masculine en Iran nominé aux Oscars
La valise rouge de Cyrus Neshvad lève le voile sur les femmes iraniennes.

Centré sur la quête de liberté d'une adolescente iranienne de 16 ans, qui retire son voile en atterrissant en Europe, le court-métrage « La valise rouge » de Cyrus Neshvad promet de retenir l'attention à la 95e cérémonie des Oscars le 12 mars à Hollywood.

Réalisé et produit par le Luxembourgeois d’origine iranienne Cyrus Neshvad, dont les parents ont fui la révolution islamique en Iran en 1979 lorsqu'il était enfant, « La valise rouge » compte parmi les cinq nominés dans la catégorie du meilleur court-métrage.


Un destin jugé "fou", que Neshvad et son équipe n'avaient pas anticipé quand ce film de 17 minutes, aux dialogues minimalistes, a été tourné début 2021 dans le décor aseptisé de l'aéroport de Luxembourg.

Moins de deux ans plus tard, il se retrouve sous les projecteurs au moment où le monde entier s'émeut du soulèvement en Iran déclenché par la mort de Mahsa Amini, à laquelle il était reproché de mal porter son voile. La vague de protestations est très durement réprimée par le régime théocratique.

Le réalisateur luxembourgeois d'origine iranienne Cyrus Neshvad.


« Pour moi, le film parle d'une femme, c'est-à-dire des femmes en Iran qui sont sous la domination de l'homme », déclare dans un entretien à l'AFP le cinéaste âgé d'une quarantaine d'années.

En Iran, « si une femme veut faire quelque chose, ou aller visiter quelque chose, l'homme (son père ou son mari) doit donner son accord et rédiger le papier et le signer », explique-t-il.

Dans "La valise rouge", une adolescente débarquant seule de Téhéran retire son voile pour échapper au quinquagénaire qui l'attend à l'aéroport en costume-cravate, avec le bouquet de fleurs du mariage.

Ce geste est un moment de "courage", commente Cyrus Neshvad, une manière de dire au public "+suivez-moi+, et comme moi +enlevez votre hijab, n'acceptez pas cette domination, et soyons libres+".

(Avec AFP).