Le dernier rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre (FAP), présenté mercredi, est plus que révélateur. Le nombre des personnes sans abri, en hébergement d'urgence ou en centre pour demandeurs d'asile a augmenté de 130% depuis la dernière étude de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) réalisée en 2012. Ces estimations restent cependant « assez conservatrices » d’après Manuel Domergue, le directeur des études de la fondation, rapporte l’AFP.

Toujours selon l’FAP, 4,15 millions de personnes sont mal logées en France. Ce chiffre englobe 200.000 personnes en hébergement d'urgence, et 110.000 migrants en centres d'accueil ou en hébergement pour demandeurs d'asile. S’ajoutent à ceux là, quelques 27.000 personnes vivant dans la rue, le métro, sous une tente ou dans une voiture.

Ces statistiques englobent également les personnes en hébergement contraint chez des tiers (y compris leurs familles pour les plus de 25 ans) et celles vivant dans un lieu beaucoup trop petit ou privé du confort de base (cuisine, toilettes, chauffage...). Sont concernés également les « gens du voyage » qui vivent dans de mauvaises conditions d'habitat.

Selon la FAP, d’autres groupes sont également touchés par la problématique du mal-logement dans l’Hexagone, spécialement les catégories fragilisées et vivant dans la précarité énergétique ou trainant de lourds impayés de loyer. Plus de 12 millions de personnes sont ainsi coincées dans cette situation. Parmi cette catégorie, on trouve les ménages « appauvris par des loyers insoutenables », les personnes n’ayant pas les moyens de se chauffer chez soi, les locataires de logement à superficie trop réduite et ceux trainant des impayés ainsi que les propriétaires dans une copropriété en difficulté.