Viandes rouges. La filière tente de sauver sa peau
Pour faire face à la flambée des prix, la viande rouge sera importée du Brésil.

Le secteur de la viande rouge est particulièrement sous pression. L’offre est réduite et le prix du kilo a atteint des sommets. La tendance va continuer dans la période à venir. Pour équilibrer le marché, le Maroc importera des bovins notamment du Brésil. Explications du président de la FIVIAR, Mohamed Karimine. 



« Le prix de la viande rouge a atteint en moyenne 100 DH/kg. Il continuera à augmenter pour atteindre presque 120 DH/kg dans la période à venir », souligne le président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar), Mohamed Karimine. Le professionnel explique que « cette tendance est due à la conjugaison de plusieurs facteurs notamment ceux liés à la flambée des prix des aliments qui ont été par 2 voire même 2,5 fois et l’impact de deux années de sécheresse consécutives ».

Cependant, le président de la FIVIAR précise que les prix au Maroc restent inférieurs à ceux pratiqués dans d’autres pays au niveau régional, comme la Tunisie et l’Algérie ou encore la Turquie. La problématique selon lui, serait surtout liée au pouvoir d’achat des marocains qui a été laminé ces dernières années. «A un prix moyen de 70DH, un marocain achète 40 Kg de viandes alors qu’avec un SMIG en France, le citoyen peut acheter 80 Kg de viandes à un prix moyen de 12 euros », précise Karimine.

Le même professionnel salue les efforts entrepris par le gouvernement pour la sauvegarde du cheptel et le soutien de la filière. Mais il ajoute que cela n’a pas été suffisant pour redresser la barre. Afin de remédier à la baisse de l’offre en animaux destinés à l’abattage, le recours à l’importation des bovins devient une nécessité. Là encore, les importateurs ont fait face à de nombreuses difficultés. «Nous avons cherché à résoudre cette problématique en important des pays européens. Mais malheureusement, les prix restent chers et nous avons fait face à des obstacles d’ordre sanitaire », fait savoir Karimine. De son côté, le porte-parole du gouvernement Mustapaha Baitas, qui s'exprimait jeudi dernier à l'issue de la réunion hebdomadaire de l'Exécutif, a noté que les importateurs rencontraient plusieurs problèmes relatifs aux normes, notamment dans les pays hors-UE. « Nous avons revu le décret et annulé la limite du poids pour surmonter cette difficulté, et allons annoncer bientôt une série de mécanismes pour réalimenter le marché et faire baisser les prix », a-t-il annoncé.

Pour l’heure, Karimine affirme que les professionnels misent sur d’autres marchés émetteurs comme le Brésil, où les prix sont raisonnables mais qui jusque là, ne disposait pas d’accord sanitaire avec le Maroc. «Nous sommes en train d’avancer ce sens pour résoudre cette problématique. Et les premières livraisons devraient arriver dans les 20 prochains jours en provenance du Brésil », confie-t-il.