«Affaire Pegasus». Amnesty International Maroc se dit techniquement incompétente pour répondre à la CNDP
Le président de la CNDP, Omar Seghrouchni

La CNDP a entamé une série d’auditions pour établir la vérité sur les accusations portées contre le Maroc dans «l’affaire Pegasus». Dans ce cadre, cette Commission a reçu les représentants d'Amnesty International Maroc. Voici la réponse de cette antenne.

La Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) a reçu, jeudi 23 février, les représentants d'Amnesty International Maroc, dans le cadre des auditions qu'elle est en train de mener à son initiative concernant les allégations techniques non prouvées formulées par Citizen Lab, Aamnesty International et Forbidden Stories.
«Précisant ne pas disposer des compétences techniques pour répondre à la CNDP, Amnesty International Maroc appuie le souhait de la CNDP de recevoir des représentants techniques d’Amnesty International basés en Allemagne ainsi que des représentants techniques de Citizen Lab basés au Canada et agira pour faciliter les contacts», a indiqué la CNDP ce vendredi dans un communiqué.
Par ailleurs, et toujours dans le contexte de ces auditions, la CNDP annonce qu’elle accueille, samedi 25 février, un expert indépendant canadien.
La CNDP a annoncé récemment avoir «décidé d'auditionner tous les experts techniques, nationaux et internationaux, disposés à présenter et à partager leurs analyses et conclusions» au sujet des allégations techniques non prouvées de Citizen Lab, Amnesty International et Forbidden Stories.

En marge de l'audition de l'expert américain Jonathan Scott, le Président de la CNDP a affirmé que les allégations colportées dans l’affaire Pegasus sont "basées sur des évaluations techniques erronées" et "reposent sur des conclusions hâtives dans une tentative d'impliquer certains pays". Et Omar Seghrouchni d'ajouter : "nous ne cherchons pas à défendre une vérité particulière, mais plutôt à faire émerger la vérité à travers un débat contradictoire".
Il a rappelé que la CNDP compte rapporter les preuves apportées par Jonathan Scott et d’autres experts à leurs détracteurs pour arriver à des conclusions claires et scientifiquement irréprochables, en soulignant que la Commission demeure ouverte à toute personne compétente souhaitant discuter de ce sujet.
Ces auditions se poursuivent samedi avec un expert indépendant canadien, avait annoncé la CNDP plus tôt dans la journée, dans un communiqué.

**related_articles[7338]**

Par ailleurs, le président de la CNDP a appelé à la création d’un réseau international pour promouvoir un usage éthique de la technologie.

S’exprimant lors d’une rencontre avec la presse pour expliquer le pourquoi des auditions entamées par cette Commission, Omar Seghrouchni a expliqué "que si on se sert d’un rapport qui n’est pas pertinent techniquement, pour accuser les États et les gouvernements, voire même les individus, il est clair que nous nous trouvons confrontés à un usage non-éthique de la technologie”.

Dans ce contexte, a-t-il souligné, "un réseau international de réglementation qui favoriserait un usage éthique de la technologie est une façon de contribuer humblement à la mise en place d’un référentiel partagé qui nous permettra de converger vers une méthodologie”.

Seghrouchni a assuré, à cet égard, que la CNDP est engagée dans un "benchmarking permanent pour récupérer tout ce qui peut être utile”.

"Nous cherchons à créer un espace multidisciplinaire dans le domaine de l’analyse scientifique avec un caractère international”, a-t-il confié, notant qu’un tel espace serait propice pour des échanges contradictoires et constructifs.