Réforme des retraites. Les Français dans la rue

La France vit ce mardi une nouvelle journée de grèves et de mobilisation contre la réforme des retraites du président Emmanuel Macron, alors que les centrales syndicales veulent mettre le pays à l’arrêt dpour contraindre le gouvernement à revenir sur son projet.

Une atmosphère de «guerre» règne partout en France, ce mardi, contre la réforme des retraites initiée par Macron. Le Président français veut notamment reporter l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.


Dans plusieurs villes à travers la France, les grévistes continue à protester massivement pour pousser le Président français à revoir sa réforme des retraites. Certains recourent à la force pour faire entendre leur voix, comme on le voit à travers ces images.

Une «mobilisation historique au regard des 40 ou 50 dernières années», selon le secrétaire général de la CFDT qui s’était exprimé mardi vers 14H (heure locale). Laurent Berger précise qu’il y a près de «20% de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier». Celle-ci avait réuni 1,27 million de participants selon les autorités, 2,5 millions d'après les organisateurs.

De son côté, le secrétaire général de la CGT Energie, Sébastien Ménesplier, a prévu une «semaine noire». Ce syndicat avait prévu au total 265 rassemblements. Les renseignements anticipaient, selon une source policière, entre 1,1 et 1,4 million de participants mardi, dont 60 à 90.000 à Paris, rapporte l’AFP.

Les manifestations de ce mardi s’inscrivent dans le cadre de la sixième journée d'action contre la réforme des retraites. Parmi les manifestants, ce délégué syndical dit tout haut ce qu’il pense du président français.

De nombreux barrages routiers étaient recensés, de Perpignan à Miramas (Bouches-du-Rhône) en passant par Poitiers ou Rennes, où des manifestants ont bloqué un important axe routier provoquant de «nombreuses dégradations», selon les autorités.

Services publics perturbés

Outre la SNCF et la RATP - où le trafic était très perturbé mardi (avec 39% de grévistes à midi chez les cheminots, de source syndicale), situation qui devait se poursuivre mercredi -, et les actions de routiers, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de réduire de 20 à 30% leurs programmes de vols pour ces deux journées.

Dans l'éducation, des blocages ont eu lieu dans des universités et lycées, et le ministère a fait état de 32,71% d'enseignants grévistes. Le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a recensé 60% des enseignants de collèges et lycées grévistes.

A Boulogne-sur-Mer, et dans les communes alentour, des coupures d'électricité «sauvages» ont eu lieu successivement entre 8h et 8h30, touchant jusqu'à 4.000 clients Enedis, a indiqué le distributeur d'électricité à l'AFP. A 13H, 1.500 clients étaient encore privés d'électricité.

Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi matin à la sortie de «toutes les raffineries» de France (TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos), selon le syndicat CGT-Chimie.

Et dans le gaz, trois des quatre terminaux méthaniers que compte la France ont été mis à l'arrêt pour «sept jours» lundi par les syndicats.

Les éboueurs sont également appelés à la grève reconductible par la CGT. Et trois usines d'incinération à proximité de la capitale (Ivry, Saint-Ouen et Issy) étaient bloquées.

Fait peu courant, la circulation fluviale sur le Rhin était à l'arrêt en raison des blocages de plusieurs écluses.

Face «à la situation de blocage», Emmanuel Macron doit «trouver une sortie par le haut», «ou bien une dissolution» de l'Assemblée nationale, «ou bien un référendum», a plaidé Jean-Luc Mélenchon (LFI) à Marseille.

Deux Français sur trois sont toujours opposés au projet du gouvernement, selon les sondages.

Une nouvelle réunion de l'intersyndicale est prévue dans la soirée pour décider des suites du mouvement de grèves.