En gestation depuis des mois, le projet de loi N 11.22 a été adopté ce jeudi 9 mars à la majorité (onze voix pour et une abstention) par la Commission des secteurs sociaux à la Chambres de représentants. Un texte qui vient en application des dispositions de l’article 32 de la loi-cadre N° 06.22 relative au système national de la santé. Avant son adoption, Khalid Aït Taleb, le ministre de la Santé et de la protection sociale, a intégré les quatre amendements proposés par les groupes et les groupements parlementaires à la Chambre des représentants.

En quoi consiste ce projet de loi ?

Ce texte porte en effet sur la création de l’Agence marocaine du sang et de ses dérivés. Un établissement public qui viendra remplacer le Centre national de transfusion sanguine d'hémo-vigilance et par extension l’ensemble des centres régionaux relevant du CNTSH. Dotée de la personnalité morale, la nouvelle entité sera Financièrement autonome.

Quels sont les objectifs de cette agence ?

En premier, palier à la pénurie de sang que connait le Maroc depuis des années, malgré les différentes alertes et autres campagnes de sensibilisation. Cette Agence devrait surmonter les problèmes et les contraintes auxquels sont confrontés le Centre national de transfusion sanguine et d’hématologie (CNTSH) et l’ensemble des centres régionaux de transfusion sanguine. Une situation qui impacte lourdement la gestion d’un secteur aussi vital.

Et ses missions ?

Le texte définit les missions, attributions et les rôles dévolus à l’agence. C’est une institution qui sera chargée de l’exécution des orientations stratégiques de la politique de l’État. Son rôle consiste en effet à développer le stock de sang de telle manière à subvenir aux besoins nationaux.

Elle sera également garante de la disponibilité, la sûreté et la qualité de tous les produits dérivés de sang, quelles que soient les circonstances.

Le projet de loi décrit aussi les dispositions définissant les organes d’administration et de gestion de l’a future agence. Direction, Conseil d’administration, compétences de chacun, règles de fonctionnement et les critères de validité des délibérations, ainsi que l’organisation administrative et financière de l’agence et de ses ressources humaines.

Qu’en est-il de la pénurie de sang ?

Le Maroc connaît dernièrement des périodes de grande pénurie de sang. En juin dernier, Mustapha Baïtas, le porte-parole du gouvernement, annoncé qu’on dispose d’un stock sanguin estimé à 4.200 poches de sang seulement. Ce stock suffisait à peine à satisfaire les besoins du pays pendant quatre jours. Une situation critique à laquelle le Maroc est confronté assez souvent.

Selon les recommandations de l’OMS, il faudrait avoir un stock suffisant qui couvre, idéalement, 12 jours de consommation et 7 jours, au minimum soit 7.000 poches de sang. Tentant d’ y remédier, le ministère de la Santé organise différentes campagnes de sensibilisation pour collecter assez de sang pour alimenter le stock stratégique de sang. La nouvelle agence saura réduire le déficit et pallier à la pénurie ? A suivre