Rachid M’Barki. « Le Maroc ne m’a jamais donné un centime »
Rachid M'Barki, le Maroc n'a besoin de personne pour le défendre.

L’affaire Rachid M’Barki, le journaliste de la chaîne française BFM TV a atteint l’Assemblée nationale française qui a mis sur pied une commission d’enquête qui entendu le journaliste le 22 mars. Son objectif est de savoir si le journaliste a ou pas dérogé aux règles déontologiques. Le feuilleton n’est pas près de se terminer.

Parmi les questions qui ont été posées au journaliste Rachid M’Barki, par la commission d’enquête, il y avait celle portant sur le Maroc et le forum maroco-espagnol qui a eu lieu à Dakhla, au sud du Maroc. C’était même, on peut en juger par l’attitude des membres de la commission "Le Sujet". Ils ont bien évoqué les entreprises françaises de maintenance des yachts qui avaient souffert des sanctions infligées à la Russie et aux Russes, mais c’était vite passé. Il y avait aussi un passage sur le Qatar, mais sans trop d’insistance.

« Ce Forum, entre le Maroc et l’Espagne, avait été rendu possible grâce au réchauffement des relations entre les deux pays, qui avaient repris après que l’Espagne ait reconnu la marocanité du Sahara ». Rachid M’Barki a rappelé aux membres de la commission les termes exacts de l’information qu’il avait présentée au journal de nuit. Et pour aller plus loin, il a ajouté: « La dernière personne qui avait parlé de Sahara marocain, vous allez me dire que c’est un homme politique, je crois que c’est le chancelier autrichien. Et ça date de la semaine dernière ». Bref, Sahara marocain ce n’est pas uniquement M’Barki qui en parle.

Comment a-t-il vécu cette période surtout après son licenciement par la chaîne? D’abord, il précise que si la chaîne a lancé une enquête interne, les enquêteurs ne l’ont jamais interrogé. Ce qui veut dire que BFM TV a fait son enquête, a conclu à la culpabilité du journaliste et a décidé de le licencier. Depuis, il n’est plus journaliste français, mais journaliste franco-marocain. Marocain? Donc suspect.

Ce qui est très compréhensible en France: En football par exemple, quand un joueur africain de l’équipe nationale marque un but et fait gagner la France, il est français, quad il rate un penalty vital, il redevient africain. Voici ce qu’en dit M’barki:

« Dès lors que le sujet du Maroc et de l’expression Sahara marocain a pris l’ampleur qu’il a connue, je suis soudainement, comme par enchantement, devenu journaliste franco-marocain. » Bien sûr, au moins comme ça on évite de mettre tous les journalistes français dans le même sac. S’il est coupable, c’est qu’il n’est pas vraiment français. Et là on peut juste rappeler la grosse arnaque des deux journalistes français Eric Laurent et Catherine Gracet qui ont été condamnés par la justice de leur pays pour avoir tenté de faire du chantage au Roi Mohammed VI. La déontologie!

Et avant cette histoire, il était quoi ce journaliste de BFM? « Avant cela, personne n’avait fait référence à mes origines. Et moi même je n’avais jamais mis en avant mes origines marocaines ».

Et d’ailleurs, « j’ajouterai une dernière chose, et c’est le fond de ma pensée, le Maroc est un grand pays souverain et qui n’a besoin de personne pour défendre ses intérêts. Et surtout pas de petits télégraphistes ». Pas sûr que les enquêteurs apprécient, vu leur attitude plutôt hostile même si elle était enduite d'une couche de politesse.

L'enquête se poursuit et la commission rendra son rapport prochainement.