Viols sur mineurs: Sit in à Rabat contre la libération de Jacques Bouthier
De lourdes charges pèsent sur Jacques Bouthier. Viols sur mineurs et traite d'êtres humains

Accusé de viols sur mineurs et traite d’êtres humains, l’ex PDG groupe Assu 2000, Jacques Bouthier a été remis lundi en liberté et placé sous contrôle judiciaire. L’AMDV appelle à un sit-in de protestation, aujourd’hui, devant le siège du Consulat général de France à Rabat



L’ex-PDG du groupe Assu 2000, Jacques Bouthier, mis en examen pour viols sur mineure, traite d’humains, séquestration et harcèlement sexuel a obtenu lundi 20 mars sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, assortie d’une caution de 500.000 euros.

Le choc

Une décision qui a choqué les sept victimes marocaines du richissime homme d’affaire comme nous l’a affirmé au téléphone, maître Aicha Guellaâ, présidente de l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV). « Elles étaient dévastées. C’est une décision inacceptable qui porte préjudice aux victimes. Si leur agresseur, qui est un homme extrêmement riche et puissant, est remis en liberté comment garantir leur sécurité et protéger leur dignité ?! », s’insurge Guellaâ.

Réagissant jeudi soir à la libération du milliardaire français, l’AMDV a annoncé l’organisation d’un sit in aujourd’hui vendredi 24 mars à partir de 15h, devant le Consulat de France à Rabat. « Nous avons appris, avec beaucoup d’inquiétude et de consternation, la libération, pour des raisons sanitaires, du milliardaire Jacques Bouthier sur lequel pèsent de lourdes charges dont viol de mineur et traite d’êtres humains », explique le communiqué de l’AMDV.

L’association rappelle d’ailleurs les faits et les méfaits de Bouthier ainsi que ses crimes commis en France et au Maroc alors qu’il opérait en tant que PDG d’Assu 2000. L’association note également la complicité de l’ex-directeur général de la succursale tangéroise, Amir Messaâdi actuellement en fuite en France.

La voix des victimes

« Ce sit in n’est pas une tentative de s’immiscer dans la justice française ou d’influencer son indépendance ou sa neutralité.C’est une manière de faire entendre la voix des victimes, de leur donner l’occasion de s’exprimer et de protéger leurs droits », nous explique la présidente de l’AMDV. Dans son communiqué, l’association déplore une décision qui « encourage l’impunité et porte atteinte à la dignité et la sécurité des victimes ».

Insistant sur ce dernier point, Aicha Guellaâ nous apprend que l’une des victimes marocaines, actuellement employée dans une autre entreprise à Tanger, a été surprise par la réaction de son actuel patron suite à la libération de Bouthier. « Son patron lui a lancé, sans ménagement: « Et voilà, il a été libéré et vous n’avez rien gagné. Tout ça pour rien au final ! », nous raconte, scandalisée, Guellaâ en insistant sur les lourdes retombées des actes commis par l’ex PDG de Assu 2000 et surtout de son impunité.

En février dernier, une expertise médicale avait conclu que Jacques Bouthier présentait un « possible processus démentiel débutant » avec un « déclin cognitif suspect » imposant un bilan neuropsychologique. D’après les résultats de l’expertise, l’homme de 76 ans souffrait d'une altération de l'état général associée à une dénutrition sévère, liée à sa détention. Et de conclure que son état de santé était incompatible avec la poursuite de la détention. Une décision qui provoqué une onde de choc en France mais aussi au Maroc.