Israël. Netanyahou s’offre un répit, mais le paie cher

Le bras de fer entre le gouvernement et l’opposition au sujet de la réforme judiciaire qui a presque paralysé le pays continue mais plus tard. Le Premier ministre a reporté l’examen de son projet mais a dû faire de grandes concessions pour empêcher l’explosion de sa majorité.

Benjamin Netanyahou a enfin accepté de reporter sa réforme judiciaire à la session d’été de la Knesset (mai-juillet). L’opposition a donc eu gain de cause malgré les efforts du Premier ministre d’expliquer les bienfaits de son projet pour l’équilibre des pouvoirs et donc pour la démocratie.

S’il a pu arriver à cette décision c’est que la coalition qui lui permet de gouverner était à deux doigts d’éclater à cause d’Itamar Ben Gvir, le chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit qui menaçait de quitter le gouvernement si le projet de réforme était abandonné. Il a accepté finalement d’accorder au gouvernement un délai mais ce n’était pas sans rétribution. Ben Gvir a obtenu du PM le feu vert pour la création d’une grade nationale civile qui sera placée sous son autorité en tant que ministre de la Sécurité.

Le délai ainsi obtenu permettra à Netanyahou de « fournir une réelle opportunité pour un véritable dialogue », comme il l’a déclaré lundi.

Qu’est-ce donc cette garde nationale à laquelle Ben Gvir tient tant? Pour l'Association pour les droits civils en Israël, ça ne peut être qu’une « milice privée armée qui serait directement sous le contrôle de Ben-Gvir... qui lui permettra d'utiliser ces pouvoirs contre la manifestation ».

Dans sa première version, la proposition prévoyait le transfert d'agents de la police des frontières vers la garde nationale, et le recrutement de 10.000 volontaires supplémentaires qui n’auront de comptes à rendre qu’au ministre de la Sécurité nationale, C’est-à-dire Itamar Ben Gvri lui-même. Le ministre tenait tant à cette garde qu’il a menacé de ne pas voter le budget s’il n’incluait pas les dispositions nécessaires à sa mise en place.