Viol collectif : La Cour d'Appel de rabat alourdit les peines
Encore enfant, Sanaa devra assumer ses responsabilités de mère !

Deux semaines après le jugement de 2 ans de prison, la Cour d’appel de Rabat condamne les violeurs de Sanaa à 40 ans…



Après la sentence de deux ans de prison qui a provoqué la colère de l’opinion publique, la Cour d’appel de Rabat a rectifié le tir en condamnant à 10 ans, deux des violeurs de Sanaa. Quant au père biologique de son enfant, il a écopé de 20 ans de prison ferme. Le montant du dédommagement a été également revu à la hausse. Les deux premiers accusés devront verser 40.000 dhs. Pour le père biologique, le montant s’élève à 60.000 dhs. Une sentence qui a été prononcée par la Cour d’appel de Rabat dans la nuit du 13 au 14 avril lors de la deuxième séance du procès très suivi par l’opinion publique.

Victime d’un viol collectif à répétition, Sanaa 11 ans est tombée de surcroit enceinte de l’un de ses violeurs. La Cour de première instance de Rabat a condamné les trois auteurs du viol à deux ans de prison en faisant valoir les conditions atténuantes. Une sentence qui n’a pas manqué de provoquer émoi et consternation parmi les rangs des citoyens et des activistes de la société civile. Une forte mobilisation sur plusieurs niveaux s’est ensuite déclenchée pour réclamer justice pour la fille de Ghzouana et pour son enfant.

Soulagement général

« Nous saluons tous les militants, les activistes féministes, les citoyens et la presse nationale pour leur forte mobilisation dans cette affaire. Nous félicitons tout le monde pour ce mouvement de solidarité avec Sanaa ! Leur mobilisation a donné ses fruits et justice a été rendue enfin », se félicite dans un communiqué l’ATEC (Association Tahadi pour l’égalité et la citoyenneté) en commentant la nouvelle sentence. Un soulagement général enregistré également sur les réseaux sociaux où les internautes n’ont pas caché leur « joie » par rapport au verdict.

« Ce jugement est logique et plus adéquat avec la gravité du crime. J’aurais aimé la perpétuité pour ces pédophiles mais 20 ans c’est déjà pas mal », commente une internaute. « La mobilisation de tous a payé et ce jugement est une compensation d’une grave injustice », commente un autre. « Enfin justice a été faite mais qu’en est-il de l’avenir de la fillette et de son enfant ? », s’interroge Izza Tilili.

Pour l’ATEC, afin d’éviter que ce drame ne se reproduise, « il faut une réforme en urgence de la Moudawana, du code pénal mais aussi de la loi 103-13 qui n’a pas assuré la protection intégrale des femmes et des filles. Il faut absolument aligner les lois avec la Constitution 2011 et les conventions internationales des droits humains et des droits des enfants », conclut le communiqué de l’ATEC.