Portugal. L'ancienne impératrice d'Iran souhaite créer une fondation culturelle à Lisbonne
Passionnée d'art, Farah Diba vit toujours en exil entre Paris et Washington.

L'ancienne impératrice d'Iran Farah Diba veut créer au Portugal une fondation « à la mémoire de l'histoire de l'Iran » et qui accueillera une partie de ses collections personnelles, a-t-elle annoncé dans un entretien publié vendredi par l'hebdomadaire Expresso.

« A partir d'un certain âge, on commence à se poser des questions et c'est ainsi que m'est venue l'idée de créer une fondation à la mémoire de l'histoire de l'Iran, pour pouvoir montrer au monde la valeur de notre patrimoine culturel », a confié la dernière épouse du Chah d'Iran, âgée de 84 ans.

Contrainte à l'exil depuis la révolution islamique de 1979, la veuve du dernier roi d'Iran, a vécu entre la France et les Etats-Unis.

« Pendant toutes ces années passées hors de mon pays (...) j'ai accumulé tellement de choses que mes enfants et petits-enfants ne pourront pas les garder », a-t-elle affirmé .

Elle est actuellement à la recherche d'un local à Lisbonne pour accueillir le siège de sa fondation et ses collections composées de livres, photos, peintures et sculptures iraniens.

« Je sais que le Portugal a une démocratie stable et mûre, que c'est un pays multiculturel, tolérant et ouvert à la communauté internationale », a-t-elle précisé.

Le Portugal accueille déjà des fondations étrangères, comme celle créée dans les années 1950 par le magnat du pétrole Calouste Gulbenkian ou celle du prince Aga Khan, chef spirituel des musulmans chiites ismaéliens.

« J’espère voir l’Iran devenir libre »

Interrogée sur la situation actuelle en Iran, Farah Diba a déclaré qu'elle espérait un jour « voir l'Iran devenir libre » et que « ce serait une grande joie de pouvoir retourner » dans son pays.

L'Iran est secoué par un mouvement de contestation depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après avoir été arrêtée par la police des moeurs qui l'accusait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.

« Les femmes iraniennes sont si courageuses! Tout est si horrible et incroyable (...) la seule chose que je peux faire est de leur adresser des messages de soutien et accorder des interviews », a conclu Farah Diba.