Sabr Debbah : « Derrière toute grande dame, il y a un homme ».

Nous avons tous besoin d’un retour aux sources à un moment ou un autre de notre existence. Un repli sur soi-même qui peut servir un tremplin pour accéder à une meilleure version de nous-même. C’est en substance le message véhiculé par Sabr Debbah dans son premier roman « Pourquoi pas moi ? »

Ce besoin est encore plus important lorsqu’il s’agit d’une femme. Une question se pose alors : « Pourquoi pas moi ? ». Dans son roman Sabr Debbah explore le destin de cinq femmes d’âges, d’origines et de cultures différentes, qui ont toutefois un point commun et non des moindres : elles ont réussi à triompher et à atteindre leurs objectifs.

Cinq destins différents dont l’auteure s’est inspirée, les ayant toutes côtoyées alors qu’elle-même se ressourçait pour mieux rebondir.

Un évènement, tragique, sera le point d’un nouveau départ pour Sabr Debbah puisqu’il s’agit du décès de ses parents, à qui elle dédit ce premier roman.

Nous avons rencontré l’auteure de «Pourquoi pas moi ? », lors de la présentation de son nouveau livre, jeudi 25 octobre 2018 à Casablanca. Cette rencontre a été organisée par All Ladies League, une association qui promeut le « lien » comme moteur de la transformation et qui a accompagné Debbah dans son aventure romanesque.

Quel message voudriez-vous passé à travers ce premier roman ? 

Le message que j’aimerai véhiculer à travers ce livre, c’est que toutes les femmes peuvent aller jusqu’au bout de leurs réalisations et qu’il faut le faire. Il ne faut pas laisser le doute et la peur nous paralyser. Il y a des femmes qui l’ont fait avant nous, des femmes qui le font aujourd’hui et d’autres qui le feront demain. Nous avons toutes ces aptitudes, ces qualités qui font que les femmes que nous connaissons aujourd’hui ont réussi.

D’où vous est venue l’idée de ce roman ? 

Je suis très engagée pour la femme depuis déjà six à sept ans à la CGEM notamment. J’ai écrit beaucoup d’articles sur le leadership féminin, j’anime des ateliers et donc le je porte à cœur le sujet de la femme.

Il y a sans doute d’autres raisons notamment personnelles et familiales. D’un côté, mon papa était un grand intellectuel. De l’autre, ma maman avait arrêté ses études en CM2. Et cette femme avait pourtant une intelligence qui lui a permis de gérer des situations incroyables. Je suis sûre que mon père n’aurait pas pu réaliser beaucoup de choses si elle n’était pas là. C’est une des spécificités de notre société marocaine et je trouve que c’est dommage que la femme marocaine ne s’affirme pas plus dans ce sens.

La dimension spirituelle est centrale dans votre roman, mais n’exclut pas la dimension réaliste… 

Il y a effectivement deux dimensions. Une dimension spirituelle qui nous permet de nous réconcilier avec la vie quand on passe par des moments difficiles. C’est ce qui nous permet d’avancer. Il y a également une dimension plus pragmatique. J’entends par là que la femme doit se prendre en charge et qu’elle prenne toute sa place.

Quelle place réservez-vous alors aux hommes dans votre roman ? 

Dans le livre, dans chaque histoire de ces cinq femmes, il y a un homme quelque part. Soit un homme qui a été la cause et donc ça va la pousser, ça va la propulser, soit à un moment donné dans sa construction, il va y avoir un homme qui sera là. Pour conclure, on pourrait dire que derrière toute grande dame, il y a un homme.

Le livre de Sabr Debbah a été publié en septembre 2018 en France aux éditions « Le Lys Bleu » et est disponible sur commande sur Amazon. Au Maroc le roman est disponible à Essaouira au sein de la MGallery.