Radicalisation violente : Les jeunes européens s’inquiètent...

 

23% des jeunes Européens disent connaitre « au moins une personne radicalisée », selon une étude menée dans douze pays européens. Plus de la moitié a lu ou entendu des discours prônant le djihad.

Financé par l’Union européenne, Practicies (Partenariat contre la radicalisation violente dans les villes) est reconnu comme étant l’un des projets les plus sensés ayant été menés ces dernières années pour permettre une meilleure compréhension du terrorisme en vue de mieux le combattre. Cette initiative est participative. Elle mobilise des réseaux de villes européennes, des chercheurs en sciences humaines, politiques et sociales, des experts et professionnels de la radicalisation, et des acteurs de la société civile. L’objectif final est de construire des outils concrets et des pratiques de prévention. Pour ce faire, l’institut Kantar (anciennement Société française d’en- quêtes par sondages – Sofres) a mené pour le compte de Practicies une étude dans douze pays européens sur «Les Jeunes et la radicalisation menant à la violence ». 12.000 personnes ont été interrogées sur le sujet. Cette étude prend en compte tous les types de radicalisation, qu’elle soit liée à l’islamisme, le racisme, la xénophobie, le fondamentalisme religieux ou le sexisme. Les conclusions tirées sur la base de leurs réponses sont cinglantes. 70% ou plus des jeunes en France, Espagne, Grèce et Italie disent que la violence est fréquente dans leur pays. 23% des jeunes Européens disent connaitre « au moins une per- sonne radicalisée ». En France, ce pourcentage atteint 18% des personnes interrogées.

Par ailleurs, 83% des jeunes pensent que ce phénomène s’amplifiera ou restera au même niveau dans les prochaines années. Par ailleurs, 80% des 12.000 personnes interrogées à travers douze pays disent avoir été confrontées à des discours incitant à l’action violente au cours de l’année écoulée et près des deux tiers à des propos incitant à l’antisémitisme. Plus de la moitié a également lu ou entendu des discours prônant le djihad. Autre constat cinglant : la moitié des jeunes Européens pensent que leur pays « devrait être gouverné par un dirigeant fort qui n’aurait pas à se soucier du parlement ou des élections ». 55% des jeunes pensent même qu’il est « acceptable de limiter les libertés individuelles dans certains cas »