Droits humains au Maroc, le CNDH présente son rapport 2022
Reconsidérer les priorités pour consolider les droits humains au Maroc, objet du rapport du CNDH

Séquelles persistantes de la pandémie et profondes répercutions du conflit russo-ukrainien sur les droits socio-économiques des Marocains… C’est ce qui ressort du rapport 2022 du CNDH présenté ce mercredi 10 mai à Rabat.



« La situation des droits de l’Homme a été profondément affectée par la conjoncture nationale et internationale actuelle. Des circonstances assez spéciales qui ont constitué un énorme défi en termes de protection des droits humains en 2022, spécialement ceux sociaux et économiques » introduit Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) lors du point de presse donné ce mercredi 10 mai 2023, au siège du conseil à Rabat.

L’ombre de Covid-19

Présentant les conclusions du rapport 2022 du CNDH, Bouayach a noté la gravité des séquelles de la pandémie Covid-19 et son impact persistant sur la situation socio-économique des citoyens. Le rapport du CNDH désigne d’ailleurs la santé, l’éducation et l’emploi comme les secteurs les plus touchés par les répercussions de la pandémie. Au bout de trois ans, les droits sociaux et économiques d’une grande partie de la population restent profondément affectés par la crise liée au Coronavirus, comme l’affirme le rapport.

Toujours selon Amina Bouayach, la guerre en Ukraine et ses retombées géoéconomiques n’ont nullement arrangé les choses et ont participé activement à l’aggravation de la situation. « A l’instar de plusieurs pays, cette guerre a impacté négativement les droits économiques et sociaux des Marocains. L’inflation et la hausse des prix ont frappé de plein fouet le pouvoir d’achat », détaille Bouayach. Cette dernière estime toutefois que les changements climatiques restent le plus grand danger pesant sur les droits de l’Homme car menaçant son existence même sur cette planète.

3245 plaintes en 2022

En rapport avec ce sujet, la présidente du CNDH a révélé lors de cette conférence que le Conseil a reçu 3245 plaintes en 2022, dont un bon nombre concernant le droit à l’eau. « Nous avons constaté qu’en 2022, les citoyens ont été plus portés à déposer des plaintes auprès du CNDH que ça soit auprès de la direction centrale à Rabat ou au niveau des commissions régionales », ajoute Bouayach.

Ainsi le rapport révèle que les services centraux du CNDH ont reçu quelques 1233 plaintes en 2022 tandis que les commissions locales ont reçu 1895 plaintes. Les doléances auprès du Mécanisme national de recours pour les enfants victimes de violation de leurs droits ont été cependant au nombre de 70 plaintes. Quant aux plaintes pour abus et violences des droits des personnes en situation de handicap, elles ont enregistré une hausse de 7,25% en 2022 soit 47 demandes.

Droit à l’eau

Toujours selon le rapport 2022, les citoyens ont tendance à s’orienter davantage vers les commissions régionales pour réclamer réparation et se plaindre pour leurs droits socio-économiques. « Un signe révélateur du malaise social actuel, de problèmes d’accès aux services publics ainsi que de la taille des défis affrontés par la population dans la conjoncture actuelle », note le rapport du CNDH.

Amina Bouayach a fait également une mention spéciale de l’augmentation du nombre des plaintes d’ordre environnemental. « Particulièrement celles concernant le droit à l’eau à cause du stress hydrique ayant sévit en 2022 », conclut Bouayach.