France. Baisse de l'attractivité, recul de l'influence
Réunion de l'AmCham France. Choose France?

Les filiales de groupes américains en France sont de plus en plus pessimistes quant à l’attractivité de ce pays. Le dernier baromètre annuel réalisé par la chambre de commerce américaine en France (AmCham) montre une détérioration grave de cet indicateur crucial.

Les filiales de groupes américains opérant en France qui anticipent une dégradation de la situation économique représentent 34% des entreprises interrogées. Il y a un an, elles n’étaient que 2%. Une chute libre pour atteindre le niveau le plus élevé en sept ans et qui laisse présager l’effritement de l'investissement américain en France dans les années à venir.

Ce baromètre n’est pas anodin. Les 135 membres de l’AmCham interrogés représentant plus de 75.000 emplois et plus de 70 milliards d'euros de chiffre d’affaires en France.

Alors qu’il y a un an la proportion qui croyait à une évolution positive de l’économie française était de 74%, dans le dernier baromètre, elle arrive juste à 22%.

Cette chute vertigineuse s’explique, selon l’AmCham, par "un climat social perturbé" ces derniers mois, avec des revendications salariales et des grèves importantes dans différents secteurs comme la pétrochimie ou la fonction publique.

De plus, une certaine "instabilité des réglementations", que ce soit au niveau européen ou français, irrite les investisseurs qui recherchent une visibilité à long terme pour prendre des décisions d’investissement éclairées, affirme le rapport qui conclue que cette situation "dégrade l’attractivité de la France" par rapport à ses voisins européens.

4.500 filiales d'entreprises américaines opèrent en France, générant près de 400.000 emplois.

Un modèle désuet

Les données de ce baromètre sont une sorte de bilan des politiques menées par le pays ces dernières années où le pouvoir a joué avec les principes démocratiques. Le recours du gouvernement à l'article 49.3 était un défi à l'opposition qui n'a pas hésité à montrer sa désapprobation.

Faire passer une loi sans vote n'est vraiment pas une démarche démocratique, même si la loi le permet. Les troubles sociaux dont parle la Chambre de commerce américaine en France ont été le fait de cette loi imposée aux citoyens par la force. On le voit, maintenant avec ce baromètre, ses implications ont dépassé le cadre franco-français puisqu'elle a installé le pessimisme chez les investisseurs étrangers.

C'est un échec, il faut bien le reconnaître. La France qui aspire à conduire le monde francophone vers plus de pouvoir dans le monde, se trouve paralysée par son propre modèle. Comment convaincre les pays réunis dans l'Organisation de la francophonie que cet ensemble pourra avoir de l'impact sur les événements importants du monde et ainsi leur permette d'améliorer leurs performances économiques? C'est absolument impossible.

Un pays qui perd en attractivité suscite des interrogations légitimes. Ce n'est pas étonnant que plusieurs pays francophones fuient cet espace inutile pour rejoindre des regroupements plus efficaces comme le Commonwealth ou encore les BRICS. On comprendra aussi par la même occasion pourquoi des pays africains ont préféré traiter avec d'autres pays plus puissants et plus constants dans leurs relations.

Enfin, ce qui est un peu drôle c'est que ce baromètre désastreux tombe au moment où le président Emmanuel Macron reçoit 200 patrons de multinationales étrangères, dont Elon Musk (SpaceX, Tesla, Twitter), pour la sixième édition de "Choose France".

Choisir la France? Hum, laissez-nous réfléchir un moment!