Comment l’AFP tente de ménager le régime algérien

Le manque de neutralité de l’Agence France Presse (AFP) ressort, encore une fois et d’une manière flagrante, de son traitement du dernier rapport du parlement européen sur la situation des droits de l’Homme en Algérie.

Alors qu’elle avait dramatisé à l’excès le rapport, pourtant controversé, sur la situation des droits de l’Homme au Maroc qu’avaient fait voter au forceps des Macronistes, l’AFP a édulcoré sa dépêche en évoquant le rapport que vient de publier la même institution législative européenne pour dénoncer la répression dont sont vitimes des journalistes et des défenseurs des droits de l’Homme en Algérie.

Les dénonciations virulentes des parlementaires à l’encontre du régime algérien ont été présentées comme s’il s’agissait de simples demandes d’explication ou d’appels gentiment exprimés.

L’Agence a aussi fermé les yeux sur les 536 voix totalisées pour la résolution contre Tebboune & Cie et qui dépassent, et de loin, les votes pour le rapport contre le Maroc (356).

Le fond de la résolution contre le régime algérien a été aussi occulté. Or, il s’agit notamment de cas de violation de la liberté de la presse dont l’AFP se sent très concernée quand il s’agit du Maroc. Le plus flagrant ayant fait l’objet d’une forte indignation de la part de l’écrasante majorité des eurodéputés est celui d’Ihsane El Kadi. Ce journaliste et patron de presse a été condamné, en avril dernier, à 5 ans de prison ferme pour avoir juste osé critiquer le régime en place au palais d’El Mouradia.

Certains observateurs se posent des questions sur le pourquoi de cette différence de traitement.