La Caisse de compensation va passer à la trappe
Le gouvernement compte mettre fin aux subventions liées à la caisse de compensation.

La caisse de compensation sera bientôt supprimée. Dans quelques jours, le gouvernement va examiner les différents scénarios envisageables pour déclencher le processus. Quelles alternatives? et quels impacts sur le budget de l'Etat et les citoyens?

A travers la suppression de la caisse de compensation, l’Etat économisera 26 MMDH. Le montant est important. Les conséquences aussi. Surtout qu’il est prévu de mettre fin aux subventions des trois produits de base (gaz butane, sucre et farine de blé tendre). Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances, a affirmé que le gouvernement poursuivrait la subvention des produits concernés, en attendant la promulgation de la loi de finances pour 2024, qui ne devrait pas comporter les charges liées à la compensation. Ces dépenses se poursuivront ainsi cette année dans l’attente de l’activation du Registre social unifié.

Cette réforme a été prévue pour 2023. Le ministre délégué auprès de la ministre de l’Économie et des finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ avait annoncé un début de décompensation progressive des produits subventionnés à partir de cette année. Finalement, la décision a été prise de maintenir le système encore une année, en attendant la mise en place des prérecquis nécessaires pour l’opérationnalisation de ladite réforme.

Un fardeau pour l’Etat

Actuellement, le gouvernement semble décidé à aller jusqu’au bout. D’ailleurs, Bank Al Maghrib a déjà intégré dans son scénario central «une décompensation programmée des prix des produits subventionnés à partir de 2024». Une réforme qui s’étalera sur 2 ans et qui s’avère nécessaire surtout que le système devient un fardeau pour le budget de l’Etat et ne profite pas, selon Lekjaâ, à ceux qui le méritent.

Les chiffres sur les charges liées à la compensation au cours des dernières années, sont éloquents. En 2022, cette charge a atteint plus de 42 MMDH, soit 20,3 milliards de DH de plus par rapport à l’année 2021. Cette augmentation est attribuable, notamment, à la hausse du cours du gaz butane, qui a atteint une moyenne de 739 $/T contre près de 627 $/T en 2021, a noté le ministère des Finances. Sur ce total, près de 22 milliards de DH concernent le gaz butane, 9,3 milliards de DH pour la restitution à l’importation du blé tendre et 4,4 milliards de DH pour les subventions accordées aux professionnels du secteur du transport.

A fin avril 2023, les charges au titre de la compensation sont revenues à 11,9 MMDH, dont près de 7 MMDH pour le gaz butane et 920 MDH  aux transporteurs. Ce recul s’explique par la baisse du cours du gaz butane à 643 $/T en moyenne contre 885 $/T en 2022, d’une hausse des mises à la consommation et d’une dépréciation du dirham par rapport au dollar.