BRICS. Une planque idéale pour dictateurs?
Les Vénézuéliens excédés par le régime Maduro

Selon Mao Ning, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, «les BRICS sont devenus une force positive, stable et constructive dans les affaires internationales ». La preuve? La Russie qui est en train de positiver en Ukraine en ce moment même et l’Afrique du Sud qui risque de ne plus pouvoir s’éclairer à cause de ses problèmes du réseau électrique et où la criminalité enregistre des records. Et voilà qu’une autre dictature veut je joindre au club.

La volonté du Vénézuela de rejoindre le groupe ne va certainement pas améliorer l’image des BRICS. Surtout que déjà au Brésil, membre important de ce groupe, les parlementaires ne sont pas du tout contents de la venue du président Maduro dans leur pays. 

La Commission des relations extérieures et de la défense nationale de la Chambre des députés (chambre basse) du Brésil a approuvé, mercredi, une motion dénonçant la visite que le leader du régime chaviste au Venezuela, Nicolás Maduro, a effectuée lundi à Brasilia, rapporte Maghreb Arab Press (MAP).

La motion a reçu l’aval de 21 membres de la commission, contre 11 rejets et 2 abstentions. Après ce vote, les membres de la même commission ont écouté via visioconférence le chef de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaidó.

"Nicolás Maduro, violateur des droits de l'homme, génocidaire, trafiquant de drogue... Vous n'êtes pas le bienvenu au Brésil", a déclaré le membre du Congrès Eduardo Bolsonaro, fils de l'ancien président et dirigeant de la droite Jair Bolsonaro.

Les députés de l'opposition Marcel van Hattem (Nouveau Parti) et Eduardo Bolsonaro (Parti libéral), qui ont proposé la motion, ont profité de l'entretien avec Guiadó pour l'inviter à se rendre au Brésil pour qu’il soit reçu au Congrès comme "un leader de l'opposition à la dictature ».

"A bientôt au Brésil où j'ai l'intention de faire entendre la voix de millions de Vénézuéliens qui s'opposent démocratiquement à une dictature tragique. Il était clair pour nous de quel côté le président Lula s'est rangé, mais il était également clair pour nous de quel côté s'est rangé le Congrès brésilien", a réagi Guaidó.

Voici l’ambiance générée dans un pays qui regorge d’hydrocarbures et qui reste quand même un des plus sous-développés au monde. Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud ont-ils quelque chose à gagner en admettant le Vénézuela dans leur groupe? Economiquement pas sûr, mais il semble que l’objectif est plutôt politique. Les BRICS sont d’abord une idée politique qui voudrait s’opposer à l’Occident et donc plus particulièrement aux Etats-Unis. Il tend à rassembler tous les mécontents de l’ordre mondial actuel en leur promettant un meilleur avenir en adoptant leurs modèles. Pourtant, l’Afrique du Sud ne peut servir de modèle vu les crises économiques et sociales qui la traversent. 

S’il y a un engouement pour les BRICS aujourd’hui, c’est parce que plusieurs pays qui ont des choses à se reprocher en matière de gouvernance démocratique sont séduits par l’offre DRICS. Personne ne leur demandera des comptes sur les droits de l’homme, la corruption, la dilapidation des deniers publics ou la gestion sécuritaire de leurs pays. 

Les BRICS serait ainsi la planque idéale pour tous ces dirigeants indélicats qui pensent échapper à la légalité en se plaçant sous l’aile de la Chine surtout. Les demandes pleuvent de régimes théocratiques comme l’Iran) ou militaires comme l’Algérie, Vénézuela). 

Et c’est bien la Chine qui tire le plus profit de cette situation. 

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