Au Maroc, il y a des avancées mais aussi des problèmes réels. Il est naturel que les critiques s’expriment contre la corruption que les législations n’ont pas réussi à endiguer ou contre la mauvaise gouvernance que l’on peut constater dans divers secteurs, parfois vitaux. 

Malheureusement, la vie politique n’est plus un champ attractif pour les jeunes, parce que les structures partisanes n’ont pas su se régénérer pour permettre un débat structuré où la jeunesse aurait pu s’inscrire, pour exprimer ses revendications, souvent fondées, tout en intégrant les réalités.

Les réseaux sociaux deviennent un refuge. Or, ils sont le lieu privilégié de tous les excès, de tous les fantasmes. Personne au monde n’a pu trouver un moyen de contrôle de ces espaces et il faut saluer cette liberté d’expression, tout en constatant les excès.

Le Maroc ne fait pas exception. On trouve sur les réseaux sociaux un flot de contenus, parfois excessifs, révélant ou poussant à la démobilisation, allant même jusqu’à remettre en cause le pacte national, forgé par notre histoire et les institutions qu’il a produites. 

Ce pacte national, consacré par la constitution, prévoit des institutions, dans une architecture précise qui a évolué dans le temps. La monarchie en tant qu'institution remplit plusieurs rôles. Le Souverain est l’incarnation de la Nation, garant de l’intégrité territoriale, de l’unité religieuse, mais aussi du bon fonctionnement des institutions. La monarchie a de tout temps été prescriptrice. Elle est attentive à toutes les évolutions sociétales et incite à les inscrire dans le marbre, tout en respectant les équilibres.

C'est cette dimension d'une monarchie qui pour incarner la Nation, en épouse les sentiments du peuple, qui fonde l'expérience marocaine. Une monarchie qui s'inscrit dans le progrès par des équilibres successifs, sans ruptures violentes, alors même que la société est très vivante, et traversée par des courants antagonistes. 

Le pacte national s’est bâti au cours de l’histoire autour de ces rôles de la monarchie. Et c’est pour cela qu’il faut le défendre, parce qu’il y a un consensus là-dessus.

Ceci n’exclut en rien les critiques constructives dans le cadre du débat démocratique. 

Pour l’avenir de nos enfants, il est utile de chercher continuellement à améliorer le fonctionnement de nos institutions, mais sans remettre en cause ce qui fait de nous une nation pétrie d’histoire.