Eliades Ochoa : “ J’aimerais bien faire une fusion avec la musique Gnaoua “

Venu présenter son nouvel album « Guajiro » à la 24ème édition du festival de Gnaoua, l’immense soneros et légende de la musique cubaine Eliades Ochoa a choisi Essaouira pour fêter son 77ème anniversaire. Le maestro cubain s’est produit vendredi 23 juin sur la scène Moulay Hassan devant une foule nostalgique en liesse qui s’est délectée des célèbres morceaux du Buena Vista Social Club (Chan Chan, El cuarto de Tula, El Carretero, Ay candela…) dont il faisait partie avec Compay Segundo.

À 77 ans, Eliades Ochoa n’a pas pris une ride. Profondément ému de se produire une nouvelle fois à Essaouira, l’ambassadeur contemporain du « son » cubain et le dernier musicien en activité de l’aventure du mythique Buena Vista Social Club, est venu présenter son dernier album « Guajiro » au festival Gnaoua et Musiques du monde qu’il affectionne particulièrement. « Hier, j’ai fêté mon anniversaire et aujourd’hui, le premier jour d’une nouvelle ère commence ici à Essaouira, une ère solaire pour moi, avec tous ces sourires que je vois et qui me remplissent d’une joie immense et d’émotions ».

Le public marocain « Grande Familia »

« C’est la 3e fois que l’on joue ici au Maroc, poursuit Eliades, et je peux dire qu’on a toujours été très bien accueillis. Le public a été très chaleureux et nous a donné la force de continuer à jouer de la musique, n’importe où et à n’importe quelle heure », nous a confié le célèbre guitariste cubain quelques heures avant de monter sur scène, lui qui n’a pas arrêté de répéter : « vous êtes la « grande familia » (grande famille) en s’adressant à la foule.

Ravi de retrouver une nouvelle fois le public marocain, l’homme au Stetson devenu célèbre avec l’aventure du Buena Vista Social Club a fait valser petits et grands en interprétants quelques morceaux de son nouvel album « Guajiro » avant d’enchainer avec les plus grands classiques de la musique traditionnelle cubaine «El Son» comme : Chan Chan, El cuarto de Tula, El Carretero ou Ay candela.

« Le projet qu’on a monté avec Compay Segundo connu sous le nom de « Buena Vista Social Club », et l’album qu’on a sorti a ouvert la porte à la musique traditionnelle cubaine partout dans le monde entier et il faut reconnaitre l’impact que ce projet a eu pour nous tous, et la musique cubaine en général », se rappelle Eliades Ochoa qui a commencé à jouer de la guitare à l’âge de 6 ans dans les ruelles et cafés des quartiers chauds de Santiago.

Dans son nouvel album mêlant bolero, guaracha, mambo, merengue et salsa, Eliades Ochoa rend un vibrant hommage au « son », musique populaire et rurale qui l’a vu naître dans les collines de l’Oriente à Cuba.

Evoquant l’univers musical de la musique Gnaoua, le musicien réputé pour sa guitare hybride à huit cordes, n’a pas caché son souhait de faire une fusion avec ce style musical africain qu’il avoue ne pas trop connaitre. « Le son et la musique cubaine ont une magie spéciale,… et en fait, j’étais en train de penser combien ça serait intéressant et riche de faire une fusion entre la musique de Gnaoua et la musique de Santiago de Cuba », a-t-il conclu.