UNESCO. Le Maroc défend son caftan

Le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a pris des mesures légales pour contrer les tentatives de l’Algérie visant à s’approprier le caftan marocain, à l’attribuer à leur propre patrimoine et à le faire enregistrer dans leur dossier soumis à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Le Maroc compte bien entreprendre toutes les démarches nécessaires pour dénoncer la présence d’une photo du caftan marocain dans le dossier algérien d’inscription à l’UNESCO pour « la gandoura et la melhfa ».

L’image figurant dans le dossier soumis par l’Algérie à l’UNESCO, visible sur le site officiel de l’organisation, est en réalité une représentation du caftan marocain (plus précisément, le caftan de la ville de Fès).

Selon le média Hespress, « le ministère a contacté, mercredi 5 juillet, la délégation du Maroc auprès de l’UNESCO pour leur demander d’intervenir dans le sujet et de prendre les mesures nécessaires, car ce caftan ne peut pas être pris et présenté comme faisant partie du patrimoine de l’État voisin » .

La même source a précisé que la procédure légale suivie par le ministère de tutelle consiste à déposer une plainte exposant le cas devant le Comité d’évaluation de l’UNESCO, ajoutant que « c’est l’action et la procédure que le ministère suivra en coordination avec le ministère marocain des Affaires étrangères et la délégation du Maroc auprès de l’UNESCO afin de retirer l’image du caftan et la description écrite sous l’image, mais pas le nom du fichier ».

Il y a deux mois, le Maroc a officiellement déposé le dossier du caftan auprès du Comité gouvernemental de préservation du patrimoine pour l’année 2025. « Le ministère de la Jeunesse défendra fermement le caftan marocain auprès de l’UNESCO et les mesures qu’il prendra seront raisonnables et viseront à défendre le patrimoine marocain ».

Les autorités marocaines veillent ainsi à ce que le dossier de l’Algérie reflète fidèlement la richesse de son propre patrimoine vestimentaire, sans falsification ni confusion avec celui d’autres nations.

Rappelons qu’en juillet 2022, le Maroc avait inscrit le caftan et le brocard de Fès, ainsi que 24 autres éléments, au patrimoine matériel et immatériel marocain de l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO).

Un responsable du ministère de la Jeunesse a déclaré que « l’UNESCO donne aux pays le droit de s’inscrire au patrimoine immatériel tous les deux ans. En 2021, le Maroc a enregistré la Tbourida, mais n’a pas eu le droit de le faire en 2022. Cette année, l’art du Malhoun sera enregistré, mais le caftan ne sera enregistré qu’en 2025, conformément à la loi de l’UNESCO ». Il estime que cette loi « doit être discutée afin d’envisager des changements, permettant ainsi l’enregistrement de plusieurs éléments chaque année ».

Indignation sur les réseaux sociaux

Cette affaire a créé un tollé sur les réseaux sociaux après un tweet de « Radio Fanida », spécialisé dans le patrimoine culturel marocain, qui a relevé cette grande confusion.

Jeudi matin, des activistes ont lancé une pétition sur les réseaux sociaux, appelant les Marocains à la signer pour protester contre l’utilisation de l’image du « caftan de la ville de Fès » dans le dossier algérien du patrimoine à l’UNESCO, incitant à son retrait et à une défense acharnée du patrimoine marocain contre les tentatives répétées de vol et de corriger toutes les erreurs dans ce dossier.