Drogue. "L'poufa" fait des ravages
Le crack, une descente vertigineuse aux enfers

Surnomée " la drogue du pauvre", le crack ou "L'poufa" fait des ravages parmi les rangs des jeunes drogués. Arrivé au Maroc sur le tard, il n'en reste pas moins dévastateur. Les alertes se multiplient en mettant en garde contre l'une des drogues dures les plus ravageuses.

Le crack, "L'poufa" pour les intimes, est sur toutes les langues dernièrement. Les Marocains qui ne le voyaient aupravant que dans les procudtions cinématographiques américaines, ont en fait la terrifiante découverte à travers des vidéos et des témoignages chocs de drogués en détresse. Un véritable enfer dans lequel brulent des existences et se brisent bien des destins.

" L'poufa m'a tué "

" Je menais une belle existence. J'avais un bon boulot, je gagnais bien ma vie et je vivais tranquillement avec mes parents. J'exprimentais de fois à autre certains types de drogues pour m'amuser lors de soirées entre amis jusqu'au jour où j'ai eu le malheur de tester "L'poufa" sous l'encouraghement de mes amis ", nous raconte Hamza. M, 26 ans.

Une simple " dégustation" qui lui sera fatale..." Ils m'ont affirmé que je perdais mon argent dans des drogues douces à l'effet obsolète. J'ai donc pris ma première dose. C'était l'extase, une sensation jamais testée et que j'ai immédiatement adoré. Rapidement, j'y ai pris goût et j'ai renouvelé aussitôt le coup", ajoute Hamza, le verbe abbatu.

Pris au piège, le jeune homme ne resistera pas longtemps et claquera tout son argent en doses de crack. " A un certain moment; je pouvais consommer jusqu'à 800 dhs par jour. Si le prix du caillou reste relativement pas cher, le besoin d'en consommer davantage est cependant irrésistible " déctit le jeune homme.

Descente aux enfers

" J'étais quasiment tout le temps dans les vapes. Aucune concentration, l'esprit ailleurs, mon état physique et mon apparence se détrioraient à vue d'oeil. J'enchaînais les erreurs et les retards au boulot et mon employeur a fini par me licencier. Je me suis donc rabbatu sur mes parents pour avoir de quoi me procurer mes doses ", raconte le jeune drogué. Devenu dangereusement agressif, il avoue avoir voler de l'argent et des objets précieux à sa famille pour payer son dealer.

" Ma fiancée m'a également quitté. De toute manière, j'ai perdu tout intérêt pour elle et pour notre relation. Mon père désabusé a fini par me chasser de la maison. Avant de partir; j'ai tenté de le frapper. J'ai agressé mon propre père ", ajoute Hamza la mort dans l'âme. Rongé par les remords et par le crack, il vit aujourd'hui dans la rue, pas loin de la demeure familiale à Derb Foqara à Casablanca. Abandonné par les siens, il ne vit que pour " ramasser de quoi se droguer ".

A corps perdu

Le triste destin de Hamza n'est qu'une démonstration de l'enfer dans lequel plongent à corps perdu beaucoup de jeunes marocains. Un simple tour sur youtube et les sites d'information démontrent l'ampleur du phénomène. Des alertes se multiplient en mettant en garde contre une drogue aussi déstructrice qu'avilissante.

Déjà en octobre 2022, nous avons émis une alerte sur les pages de "L'Observateur du Maroc et d'Afrique" par rapport aux dangers de L'poufa fraichement arrivée au Maroc. " Le crack fait des ravages au quartier Ain Chock à Casablanca. Des jeunes qui s’autodétruisent à force d’inhalations hautement toxiques et ce sont les parents et les familles qui en souffrent le plus. De jeunes filles à peine 16 ou 17 ans font désormais le trottoir sur Boulevard Al Qods pour financer leur addiction... », s'alarme alors la page Casaphobie aux 800.000 followers. Les administrateurs dénonçaient même des dealers ayant pignon sur rue aux quartiers Hay Inara, Ain Chock, Mediouna, Chichane et à Bouskoura.

"La coc des pauvres"

Stupéfiant dévastateur, le crack provoque une dépendance foudroyante dès les premières doses. "Parent pauvre" de la cocaïne, elle résulte de la dilution et du chauffage du chlorhydrate de cocaïne. Au lieu d'être purifié, le fruit de cette opération chimique est ensuite mélangé lors de sa cuisson avec des résidus de bicarbonate de soude et d'ammoniaque. Nocif et hautement addictif, le crack est une véritable menace pour la santé des consommateurs. Dépendants dès les premières doses, ils s’isolent en rompant socialement avec leur entourage.

Influençant l’humeur du consommateur, le crack provoque une grande euphorie passagère suivie aussitôt par une phase de dépression. Le drogué peut devenir ainsi très irritable et violent. Lpoufa peut causer également de fortes fièvres, de violents maux de tête, des insomnies, des convulsions, une arythmie avec risque d'AVC, d’infarctus et de détresse pulmonaire. Elle peut causer de l’agitation, des hallucinations, des épisodes de dépression et de paranoïa.

Le crack se présente le plus souvent sous forme de cailloux. Il a l'odeur de l’eau de javel. Il doit son appelation au craquement sonore qu'il produit en chauffant. Il est soit inhalé via des pipes en verre bien spécifique, soit fumé. Plus rarement, il peut être injecté. A défaut de pipe, les consommateurs marocains bricolent de petites bouteilles d'eau en plastique avec une paille, un tube ou un stylo permettant l’aspiration de la fumée.