Marrakech: Deux individus portés disparus suite à une chasse au trésor
La malédiction des trésors, un mythe ?

La chasse aux trésors continuent de faire des victimes. Cas d'asphyxie, perte de conscience et deux personnes sont portées disparues à Marrakech suite à une énième quête de richesse qui finit mal...

Mardi soir, le quartier Kennaria à Marrakech est en émoi. Un drame est survenu alors que cinq personnes tentaient de trouver, en secret, un supposé trésor bien enfoui sous une vieille maison.

Un tunnel de 20 mètres

Une manoeuvre acomplie en toute discrétion avant d'être dévoilée au grand jour après la survenue d'un incident ayant foiré les plans des chasseurs de trésors. Pris au piège dans un tunnel de 20 mètres creusé sous la dite maison, l'un de ces hommes a été victime d'asphyxie. Privé d'oxygène, il s'évanouit en provoquant la panique de ses compagnons. En le voyant dans cet état critique, ils ont fini par appeler les secours et la protection civile. Alertées par la suite, les forces de la police ont investi les lieux pour découvir le pot aux roses.

La victime a été transportée en urgence à l'hôpital pour recevoir les soins nécessaires tandis que ses deux compagnons ont été arrêtés par la police. Deux autres chasseurs, profondément engagés dans le tunnel creusé, n'ont pas été retrouvés et sont portés disparus, rapporte une source de la ville de notre confrère Kifache. Un nouveau drame qui se rajoute aux mutiples récits de tentatives ratées de déterrer d'anciens trésors.

Malédiction

La dernière tragédie en date a eu lieu dans la région de Tamguinante, province d’Azilal. Les corps de deux malheureux chasseurs de trésor ont été retrouvés ensevelis sous les décombres d’une grotte qui s'est effondrée sur eux. Malgré les tentatives de sauvetage entreprises par les autorités locales et la gendarmerie royale, avisées par le compagnon des victimes, les deux corps ont été finalement retrouvés sans vie au fond de la grotte. Les parois fragiles de cette dernière se sont écroulées sous les coups de pioche acharnés du groupe constitué de sept personnes.

Malédiction, malchance ou mal-préparation de fouilles ? En tout cas, de nombreuses opérations du genre finissent mal en fauchant des vies. Pratique répandue, les incidents liés à la chasse aux trésors alimentent régulièrement les faits divers. Arrestations, escroquerie, enlèvement; accidents mortels ou même meurtres, ces affaires sont légion. Des récits où se mêlent mythe, vieilles croyances, superstitions, sciences occultes et sorcellerie sur fond d’offrandes et de rituels sacrificiels dont les principales cibles restent les enfants « zouhris ».

Des clés humaines pour déverrouiller les cadenas des vieux trésors bien gardés par des esprits malins et des djins intraitables comme le soutiennent les légendes. Jadis, grottes, puits, cimetières et coins reculés servaient de « banque » aux familles aisées. Ces dernières y cachaient leur fortune loin de la portée des voleurs et des indiscrets. Après la mort de ceux connaissant le lieu secret de la cachette, le trésor devient selon la légende la propriété des esprits malins.

Qu'en dit la loi

Selon la loi marocaine, un trésor reste la propriété de l’Etat. L’article 528 du Chapitre IX des crimes et délits contre les biens, stipule que « Quiconque, ayant trouvé un trésor, même sur sa propriété, s'abstient d'en aviser l'autorité publique dans la quinzaine de la découverte est puni d'une amende de 200 à 250 dirhams ».

Cette amende peut se transformer en une peine de prison ferme si toutefois on se laisse aveugler par l’éclat de l’or et la perspective d'une richesse facile. « Tout inventeur qui, ayant ou non avisé l'autorité publique, s'approprie le trésor, en tout ou en partie, sans avoir été envoyé en possession par le magistrat compétent, est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 200 à 250 dirhams », prévient l’article 528.