Banque mondiale : 670 millions personnes auront faim d'ici 2030
L'Afrique reste l'une des régions les plus menacées par la famine

Des centaines de millions de personnes manqueront de nourriture et souffriront de la faim d'ici 7 ans si rien n'est fait pour limiter l'impact de la crise alimentaire. C'est l'objet de l'alerte lancée par la Banque mondiale.

Les dernières prévisions de la Banque mondiale sont plutôt inquiétantes. Jusqu'à 670 millions de personnes connaîtront la faim d'ici 2030. L'organisation mondiale n'y va pas par quatre chemins pour mettre en garde contre la menace imminente de la famine pesant sur le monde, et en particulier sur certaines régions de l'Afrique et de l'Asie.

" Les chocs causés, entre autres facteurs, par le changement climatique, la crise mondiale de l’eau et la perte de biodiversité fragilisent la sécurité alimentaire, condamnant toujours plus de personnes à avoir faim "; explique la Banque mondiale dans un récent rapport.

Transformation

Au delà des causes, cette analyse tente d'indiquer les pistes susceptibles d'assurer la sécurité alimentaire dans le monde et de limiter la progression de la faim. " Si les interventions d’urgence, associées aux mesures pour renforcer la résilience, jouent un rôle essentiel pour répondre aux crises alimentaires, cette approche ne suffit pas à elle seule pour s’attaquer à leurs causes profondes", note-t-on auprès de l'institution internationale. Pour y arriver, cette dernière insiste sur l'importance de l'accélération de la transformation du système alimentaire mondial.

" De sorte qu’il contribue à la santé et à la résilience des populations, de la planète et des économies ", ajoute le rapport. A titre d'exemple, la Banque mondiale cite différentes actions de ce type menées en Afrique centrale, au Madagascar ou en Jordanie.

Des actions d'aide à la production et aux petits producteurs qui ont pour objectif le dévellopement du commerce de denrées alimentaires et d’intrants agricoles, le soutien des ménages vulnérables et l'encouragement de la production d'une alimentation et une nutrition durables.

" L’objectif n’est pas seulement d’aider les pays à répondre aux urgences alimentaires, mais aussi à leur permettre de mettre en œuvre des solutions durables qui permettront d’éviter de prochaines crises ", explique le rapport.

Au Maroc

" La sécurité alimentaire, comme objectif de développement durable, reste tributaire de politiques agricoles et alimentaires performantes et efficaces ", indique en mai dernier, Ahmed Reda Chami, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Décryptage ? Sur le plan des politiques alimentaires, il s’agit d'industries de transformation agro-alimentaires avec des chaînes de valeur performantes avec le renforcement des circuits de commercialisation.

" Et ceci afin d'assurer les quatre dimensions de la sécurité alimentaire : La disponibilité, l'accès, l'utilisation et la stabilité " explique Chami lors de la troisième réunion ministérielle de l’Initiative «AAA», sous la thématique " La transformation de l'agriculture africaine pour s'adapter au changement climatique ", organisée en marge du Salon international de l'agriculture au Maroc (SIAM).

Stratégies 

Le président du CESE a rappelé par ailleurs les politiques adoptées par le Maroc pour renforcer la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles et alimentaires. Il cite " le Plan Maroc vert ", la stratégie " Génération Green 2020-2030 ", la stratégie " Halieutis ", la Stratégie énergétique de 2009 et celle de l’eau.

Chami a cependant indiqué que d'importants défis restent à relever; notamment l’adaptation aux changements climatiques, l’utilisation efficiente de l’eau, la capacité de transcender les frontières dans l’optique d’intégrer les chaînes de valeur régionales et de diversifier les marchés d’exportation. " Ces défis ne concernent pas uniquement le Maroc, mais la majorité des pays africains, d’où l’importance de développer une vision concertée avec des objectifs et des cibles communs en matière de sécurité et de souveraineté alimentaires " conclut Chami.