Mondial 2030. Le besoin de verticalité

L’attribution de l’organisation de la Coupe du Monde 2030 au trio Maroc-Portugal-Espagne est un événement majeur, preuve en est que c’est SM Le Roi, par un communiqué du Cabinet Royal, qui a porté la nouvelle à la connaissance du public. 

C’est une reconnaissance des positions acquises du Maroc en tant que lien entre l’Afrique et l’Europe, de ses réalisations sociales, économiques, diplomatiques, mais aussi sportives. 

L’organisation d’événements planétaires a été, pour diverses nations, un accélérateur de leur développement. L’Espagne est sortie de la pauvreté en optant pour la démocratie, mais aussi parce qu’elle a organisé l’exposition universelle de Séville, les jeux olympiques et la Coupe du Monde.

 Les investissements colossaux lui ont permis d’intégrer l’Europe et d’en devenir un acteur principal.  

Si nous nous concentrons sur les seules installations sportives, qui sont d'une grande importance, faut-il le signaler, nous allons commettre une très grave erreur. 

L’organisation de la Coupe du Monde est jugée aussi à partir des aéroports, des routes, des hôpitaux, des hôtels, de la qualité des services.

Nos visiteurs auront aussi besoin de se retrouver dans un pays de libertés, qui ne sanctionne, par la force des lois, que les atteintes à l’ordre public. 

Ils auront aussi envie d’apprendre des choses sur la culture marocaine, sur notre patrimoine, sur ce que nous sommes réellement. 

Il s’agit d’un véritable projet de société à mettre en marche, à exposer aux yeux du monde. 

Le rêve d’organiser la Coupe du Monde de football a été celui de feu Hassan II, de S.M Mohammed VI et de l’ensemble du peuple marocain. Nous n’avons aucun droit à la moindre imperfection, à la plus petite des erreurs. 

Nous connaissons notre pays. Quand les structures régaliennes se chargent d’un dossier, il aboutit, et obtient des résultats, quand c’est l’exécutif, il est englué. Et ce n’est pas que la faute des hommes et des femmes, mais notre bureaucratie est tentaculaire, occasionnant des pertes de temps et d’argent impressionnantes.

Le Roi Mohammed VI a nommé Fouzi Lekjaa,  connu par son sérieux et son sens patriotique aigu, président du «Comité Coupe du Monde 2030». Il veillera à ce que « l’organisation de cette compétition planétaire soit animée par une ambition forte, portée par un projet qui puisse faire de cette édition une grande réussite », comme l'a précisé le communiqué du Cabinet Royal. 

Il nous faut un autre organisme, avec à sa tête un homme ou une femme, investi de la confiance du Roi, qui gère l’ensemble du processus. Le secteur privé, associé aux chantiers, doit être dans les clous. Cette structure doit veiller à ce que tous les chantiers soient terminés en temps et en heure et sans surcoût dû aux tristement célèbres additifs. 

La même structure peut, dès maintenant, initier un vrai programme culturel qui reflète la diversité nationale. 

C’est pour cela qu’il faut désigner une personne capable de réunir les forces économiques autour du même objectif, dépassant de loin le cahier de charges de la FIFA pour englober un chantier beaucoup plus vaste avec une autorité issue du soutien Royal. 

Nous avons besoin de cette verticalité parce que l’enjeu est de taille. 

Nous devons mettre toutes les chances de notre côté et le fonctionnement des exécutifs, sujet à des calculs politiciens, victime de l’hypertrophie de l’administration, est loin d’être rassurant face au défi. 

Saisissons cette opportunité en inventant une structure verticale avec tous les pouvoirs.

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