Zar Amir : « Les mentalités changent en Iran, c’est une vraie révolution »

Exilée en France depuis 2008, l’actrice, réalisatrice, productrice franco-iranienne et membre du jury du FIFM 2023, nous parle de ses critères de sélection pour un bon film. Connue pour son investissement en faveur du changement pour les femmes en Iran, Zar Amir nous explique aussi les raisons qui l’ont motivé pour tourner dans Les Nuits de Mashhad, un film de Ali Abbasi sur les féminicides en Iran, et pour lequel elle a reçu le Prix d’interprétation féminine au festival de Cannes.

15 ans après avoir fui l’Iran, Zar Amir interprète une réfugiée afghane dans "Les Survivants” de Guillaume Renusson. Un film qui lui a permis, dit-elle, faire « le deuil de son pays comme immigrée, pour tout ce qu’elle a laissé derrière”. L’actrice se dit « optimiste » pour ce qu’elle appelle une « révolution » en Iran. Pour elle, il n’y a aucun doute, il y a un avant et un après Masha Amini.

En tant que membre du jury, quels sont les films qui vous touchent le plus ?

Moi je suis assez ouverte. En matière de cinéma, j’ai un goût assez large. Tout peut me toucher et me faire pleurer, mais en tant que cinéaste, réalisatrice, productrice et directrice de casting, j’ai un regard critique. Pour moi, un bon film, c’est un film qui est bien fait techniquement, mais il doit aussi me touche émotionnellement. Il faut qu’il y ait une rencontre entre une histoire touchante et un film réussi techniquement parlant. J’accorde de l’importance aux détails, aux figurants, … les goûts diffèrent bien sûr, les cinéastes font les films qui leur plaisent et c’est très difficile de juger un film.

En 2022, vous avez reçu le Prix de l’interprétation féminine au Festival de Cannes pour Les Nuits de Mashhad qui relate un fait divers sur les féminicides en série en Iran. Pourquoi avoir accepté de jouer dans ce film ?