Affaire JacquesBouthier: Diffamation et intimidation des victimes
Le richissime français est poursuivi pour viol sur mineurs et traite d'êtres humains

L'Association marocaine des droits des victimes (AMDV) condamne l'intimidation et la diffamation à l'encontre des plaignantes dans l'affaire de Jacques Bouthier. L'AMDV déplore le double clavaire des victimes et leur souffrance prolongée à cause des mutiples reports.

L'affaire de l'homme d'affaire français Jacques Bouthier n'en finit pas de provoquer les réactions. Cette fois-ci, c'est la manière dont sont traitées les victimes par la défense de l'accusé et ses complices. Partie prenante de ce procès, l'Association marocaine des droits des victimes vient de rendre public un communiqué dénoçant les agissements des avocats de Bouthier à l'encontre des plaignantes.

Reports "injustifiés"

" L'association qui suit cette affaire depuis le début note avec beaucoup de regret, le non respect des avocats des accusés des principes fondamentaux d'un procès équitable ", regrette le bureau exécutuf de l'AMDV dans son communiqué. Ce dernier cite la dernière audience du procès tenue le 30 janvier, à titre d'exemple pour souligner les anomalies ayant provoqué sa colère. " Nous avons constaté comment la défense des accusés négligeait délibérement l'éthique et les règles du métier d'avocat que ça soit en termes de présence aux audiences ou dans la manière de traiter l'objet principal du procès ", ajoute la même source.

L'association déplore spécialement les demandes répétitives et injustifiées de report du procès. " Une attitude qui porte atteinte aux droits des victimes en leur infligeant une souffrance prolongée et en agravant la violence exercée contre elles ".

"Violeur en série"

Accusé de viols sur mineurs, de traite d’êtres humains, séquestration et harcèlement sexuel , l’ex PDG du groupe Assu 2000, Jacques Bouthier a été mis en examen en 2022 à Paris. Le milliardaire a été remis en liberté en mars dernier et placé sous contrôle judiciaire.

Une décision prise suite à une expertise médicale ayant conclu que Jacques Bouthier présentait un « possible processus démentiel débutant » avec un « déclin cognitif suspect » imposant un bilan neuropsychologique. D’après les résultats de l’expertise, l’homme de 76 ans souffrait d'une altération de l'état général associée à une dénutrition sévère, liée à sa détention. Et de conclure que son état de santé était incompatible avec la poursuite de la détention. Une décision qui a dévasté ses sept victimes marocaines et qui a conduit à l'organisation d'un sit in le 24 mars devant le Consulat de France à Rabat, à l'initiative de l'AMDV.

Diffamation

Revanant à la charge, cette dernière condamne dans son communiqué la diffamation dont sont victimes les plaignantes et leur défense. " Un comportement tout à fait anormal et déplacé de la part de ceux censés défendre la justice, les libertés et les droits des victimes", martèle l'association. Estimant que le dossier de l'affaire Bouthier et ses complices est fin prêt pour démarrer enfin ce procès, l'AMDV s'interroge sur l'intéret des différents reports " qui ne font qu'à rajouter à la souffrance déjà insoutenable des victimes ", argumente l'association.

Dans ce même sens, l'AMDV réclame justice pour les victimes et appelle à " un procès équitable respectant leur situation psychique et sociale et prenant en compte leur calvaire qui n'a que trop duré ", conclut le bureau exécutif de l'Association marocaine des droits des victimes, en insistant sur l'urgence de cette requête.