Selon le rapport 2018 de l'Unesco sur la participation des femmes aux études et aux carrières scientifiques, le Maghreb enregistre une sous-représentation significative des femmes dans ce domaine. Ce constat se confirme au Maroc où les femmes chercheuses ne représentent que 29% de l'ensemble alors qu'elles constituent 46% des étudiants en sciences. " Une tendance qui s'amplifie particulièrement dans des domaines clés tels que la physique, l'ingénierie et les technologies de l'information et de la communication » explique le rapport.

Au niveau mondial, seulement un chercheur sur trois dans le monde est une femme. Une prévalence masculine qui persiste malgré le pourcentage très élevé des femmes diplômées en spécialités scientifiques. L'écart devient plus marqué lorsqu'il s'agit des nominations au prix Nobel. Seulement 4% des prix Nobel scientifiques ont été décernés jusqu’à présent à des femmes.

« La promotion de la participation des femmes dans les sciences est bien plus qu'une question de justice sociale ; c'est une nécessité pour garantir un avenir scientifique équitable », note L'UNESCO. D'après l'organisation onusienne, la présence limitée des filles dans les filières scientifiques et leur faible représentation dans les carrières de recherche sont liées à des défis complexes.

" En plus des stéréotypes de genre, les femmes sont confrontées à des obstacles socio-économiques bloquant leur accès et leur évolution dans les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STEM) ", analyse l'ONUSCO. S'ajoutent à ces freins, les attentes sociales et les pressions culturelles influençant les choix éducatifs des filles dès leur jeune âge.

Sous le feu des projecteurs

Pour y remédier, l'UNESCO Maghreb lance « Who's Who des femmes scientifiques au Maghreb ». Une initiative qui a pour objectif de " valoriser leurs contributions exceptionnelles tout en assurant une meilleure représentation des femmes actives dans le domaine scientifique dans la région ", indique-t-on auprès de l'UNESCO Maghreb.

Lancée à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, cette initiative est également un moyen pour renforcer la présence des femmes savantes dans les publications et les événements scientifiques. " C'est egalement une manière de souligner leur rôle en tant que modèles pour les futures générations ", spécifie la même source.

Comment cette initiative pourra-t-elle atteindre ces objectifs ? Cette démarche va permettre en effet de constituer une base de données publique présentant des femmes scientifiques reconnues dans leur domaine. Une solution qui permettra, selon l’organisation onusienne, de pallier aux inégalités persistantes dans ce domaine. "

Malgré les progrès réalisés en matière d'égalité des sexes, les femmes demeurent largement sous-représentées dans de nombreux domaines professionnels, notamment dans le domaine des sciences. Cette disparité compromet non seulement la diversité des perspectives, mais aussi l'efficacité et la pertinence de la recherche scientifique ", note l'UNESCO.

Comment postuler

Pour intégrer cette base de données dédiée aux femmes scientifiques inspirantes, les candidates doivent posséder la nationalité d'un des pays du Maghreb couverts par le Bureau régional de l’Unesco pour le Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie ou Tunisie) et résider dans l'un de ces pays.

Elles doivent également remplir les conditions suivantes : être âgées d'au moins 25 ans, titulaires d'un diplôme supérieur dans un domaine scientifique, avoir une expérience professionnelle d'au moins deux ans dans le domaine de la recherche scientifique ou de l'enseignement supérieur, avoir réalisé des travaux de recherche significatifs ou publié des articles scientifiques dans des revues de renom. Les scientifiques intéressées ou leurs marraines ou parrains doivent remplir le formulaire de candidature sur le site de l’Unesco.