Le PSOE voit dans les élections basques et catalanes le stimulant dont il a besoin pour les élections européennes
Le secrétaire général du PSOE et président du gouvernement, Pedro Sánchez (d), et le premier secrétaire du PSC, Salvador Illa (g), lors de la cérémonie de clôture du XVe Congrès du PSC, au Palacio de Congresos de Catalunya, le 17 mars 2024, à Barcelone, Catalogne (Espagne)

Ils profiteront de deux territoires dans lesquels ils voient des clés pour le plébiscite final avec le PP. "Le changement, c'est maintenant", disent-ils

ROCÍO ESTEBAN

Le PSOE compte sur tout ce que les élections basques et, maintenant, catalanes, seront la ratification du "changement de cycle" pour avancer jusqu'aux élections européennes. Et ainsi, l’échec des élections galiciennes ne sera qu’un mauvais rêve au siège du PSOE, qui conspire.

La convocation anticipée d’élections en Catalogne est considérée comme une opportunité pour les socialistes. "Cela nous convient bien", disent sincèrement des sources au plus haut niveau du PSOE, en analysant que dans les territoires qui marqueront le foyer politique et informationnel d'avril (Pays Basque) et mai (Catalogne), le vote les avantagera, au détriment du PP. 

Dans les deux territoires, ils espèrent gouverner si le mouvement indépendantiste échoue en Catalogne et revalide le gouvernement de coalition au Pays Basque. Ainsi, parti par parti, ils cherchent à atteindre des élections européennes empreintes de « moralité ». C'est-à-dire maintenir la tension électorale entre l'électorat, les personnes partageant les mêmes idées, constamment mobilisées campagne après campagne et les résultats dans les deux communautés, atteignant les Européens avec ce « moral » élevé. 

S'ils obtiennent de bons résultats, pensent-ils, les électeurs de gauche se rendront aux élections européennes, où ils se battront aux côtés du PP.

Le PSOE cherche désormais à centraliser tous ses efforts en Catalogne et voit une opportunité en or dans le fait que les élections coïncident avec l'approbation immédiate de la loi d'amnistie par le Congrès des députés. Le scénario à exploiter, dont Pedro Sánchez va profiter, sera précisément la loi d'amnistie pour éviter l'usure de la loi, en pleine crise du complot des masques lié à l'affaire Koldo.

" A Ferraz, ils voient les élections catalanes comme une fenêtre pour expliquer l'amnistie. "Notre discours en Catalogne est très puissant et les gens veulent ce discours", disent-ils. Un indice de cette stratégie a été aperçu hier (dimanche 17 mars NDR) au congrès du PSC, où Pedro Sánchez a profité de l'amnistie. «Personne ne peut affirmer qu'aujourd'hui la Catalogne est bien meilleure qu'en 2017 et que c'est grâce à un gouvernement socialiste en Espagne. 

Et en 2024, ce sera encore mieux avec un gouvernement socialiste ici », a-t-il déclaré. «On a beaucoup parlé de grâces, d'amnistie,... des instruments avec un objectif clair. La normalisation et la coexistence et, quand cela gagne, les droits, la stabilité et les citoyens gagnent", a-t-il déclaré.

Ainsi, le PSOE va miser sur "l'agenda de la réunification" et se présenter comme le gouvernement qui a "résolu" un "problème hérité" - en référence au conflit d'indépendance -.

Avec ce message, le Président du Gouvernement prévoit une présence très puissante dans la campagne électorale. Son intervention sera encore plus importante qu'en Galice, où Pedro Sánchez a déjà laissé la suite à son candidat. L'atmosphère était cependant différente, comme l'analyse le PSOE, car une majorité PP qui s'est avérée incassable a dû se battre en Galice. En Catalogne, les socialistes confient parfois tout à leur candidat "qui se prépare depuis trois ans". 

Même si le soutien de Ferraz et des ministres socialistes sera total, la vérité est qu'ils croient que "Salva tire seul". L’objectif est de s’identifier à un profil transversal pour arracher des voix dans les niches de l’ERC et des Junts et ainsi engloutir le courant indépendantiste. Ils estiment jouer un "rôle central", alors que le PP n'a toujours pas de candidat. "C'est un invité de pierre", conviennent-ils.

Au Pays Basque, dit-on, le fonctionnement est similaire. L’objectif est de continuer à soutenir le PNV. Ils s'appuient sur le discours "dur" du candidat du PSE, Eneko Andueza, pour continuer à prendre leurs distances avec Bildu, partenaire par la même occasion au Congrès.

Une fois le calendrier électoral passé, à la Moncloa et au PSOE, ils souffleront et se concentreront à nouveau sur le législatif, comme ils l'avouent. En n’ayant pas d’autres élections en vue avant les prochaines en Castille et León – s’il n’y a pas de surprises ou de répétitions électorales en Catalogne, "la législature durera", promettent-ils.