Pays Arabes : Coût de Ramadan et SMIG, le grand écart
Le Maroc en 5e position avec un ftour de 30 jours de plus de 400 dollars

Ramadan et ses dépenses mettent à rude épreuve les ménages arabes. Les indices 2024 dans 7 pays arabes dont le Maroc et l'impact des différentes crises sur les catégories les plus fragiles font l'objet de la dernière étude spécial ramadan réalisée par le magazine Fortune Arabia.

Ramadan et ses dépenses en nourriture seraient trop couteux pour les ménages les moins nantis dans le monde arabe. C'est ce qui ressort de l'étude réalisée par la plateforme Fortune Arabia à l'occasion de Ramadan 2024. Une enquête qui s'est focalisée sur l'écart entre le coût du repas principal, le Ftour et le SMIG dans sept pays arabes à savoir le Maroc, l'Arabie Saoudite, l'Algérie, la Syrie, le Liban, l'Egypte et les Emirats arabes.

Sous le signe de la crise

" La plupart des pays de la région souffrent des répercussions, directes ou indirectes, des tensions en mer Rouge qui perturbent les chaînes d'approvisionnement et augmentent sensiblement les coûts de production en général. S'ajoute à cela le manitien de la politique de réduction de la production de pétrole suivie par l'OPEP qui contribue à la hausse des prix dans le monde entier ", explique la note introductive de Fortune Arabia.

Un ramadan 2024 placé sous le signe de la crise. C'est un constat qui se confirme par ailleurs par les indices et les chiffres dévoilés par cette enquête. Cette dernière a procédé en effet à la comparaison du coût du repas du ftour pendant les 30 jours de Ramadan à la valeur du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG).

Syrie et Algérie, les plus démunies 

En tête des pays arabes accusant le plus important décalage entre les deux indicateurs, vient la Syrie où cet écart atteint 2124 %, avec un coût mensuel de 415,8 dollars et un SMIG ne dépassant pas 19.57 dollars. L'Algérie arrive juste derrière, malgré la grande différence entre la situation des deux pays comme le notent les auteurs de l'enquête. Cet écart est de l'ordre de 364,9 % avec un coût global du iftar de 543,3 dollars et un SMIG de 148,8 dollars.

En troisième place, le Liban qui accuse un écart de 250% entre les dépenses de l'ordre de 1000 dollars et un salaire minimal de 400 dollars. Suivi par l'Egypte avec un indice de 244,5%, un coût de 30 ftours à 293,4 dollars et un SMIG de 120 dollars.

Le Maroc arrive en cinquième place. Les Marocains dépensent 418,5 dollars durant Ramadan pour garnir leurs tables, pour un SMIG de 310 dollars, l'écart est ainsi de l'ordre de 135%.

Arabie Saoudite et Emirats, les nantis 

Dans ce top 7, les Emirats arabes et l'Arabie Saudite restent les seuls pays à ne pas accuser d'écart négatif. Les Emirats, sixièmes du classement les dépenses ne représentent que 73, 76% du SMIG qui est de 1361 dollars, alors que le ftour pour le mois coûte 1004 dollars. Le pays arabe le plus nanti reste cependant l'Arabie Saudite où le coût du Iftar ( 583,8 dollars) ne dépasse pas 54,73% de la valeur du SMIG (1066,5 dollars).

Ce travail de terrain a été réalisée sur la base d'étude de cas de familles constituées de 5 membres (la moyenne selon l'ECESCO), consommant chacun 1200 calories au minimum, suivant l'avis des nutritionistes. " Cette étude n'a pas inclut les coûts de cuisson et de préparation (Electricité, gaz, épices, huile...). L'indice Fortune n'a pas également calculé le coût des autres repas des soirées ramadanesques y compris le Shour. Ce qui signifie que l'écart réel est beaucoup plus important que les chiffres ", concluent les auteurs de l'enquête.