Après Sellou, ils volent aussi le msemen et le baghrir ...
Baghrir et msemen marocains au coeur de la guerre culinaire Maroc-Algérie.

La grosse bataille culinaire entre le Maroc et l’Algérie continuent de faire couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux pendant le mois de Ramadan. Après le tajine, le couscous et la tentative de vol de notre célèbre Sellou de la part d’une cheffe algérienne à Paris il y a quelques semaines, c’est au tour des msemens et baghrirs d’être dans le collimateur de nos voisins algériens.

Une nouvelle polémique d’appropriation culinaire signée par l’Algérie vient d’être lancée. Après le tollé provoqué par la cheffe de cuisine algérienne Sherazade Laoudjedj, qui a présenté le mois dernier le sellou comme mets algérien au stand "Oriental et Maghrébin” des Galeries Lafayette à Paris, et qui a d’ailleurs entrainé la fermeture de l’espace culturel ; c’est au tour des célèbres crêpes marocaines, connues sous le nom de msemens et baghrir qui sont convoitées par nos voisins.

L’auteur de cette nouvelle tentative d’appropriation culinaire n’est autre que le nouveau patron de l’Aéroport international d’Alger. Mokhtar Saïd Mediouni a déclaré lors d’une conférence, tenue le 18 mars, pour présenter les grandes lignes de son projet de développement, que pour améliorer l’espace VIP de l’aéroport, il veut servir des msemens et des baghrirs, qu’il qualifie de fleurons de «l’art culinaire algérien».

"S’approprier un art culinaire qui ne lui appartient pas"

Souhaitant rétablir les lettres de noblesse de la gastronomie algérienne au sein du salon VIP de l’aéroport d’Alger, comme il le sous-entend, l’ancien chroniqueur télé a déclaré : «Nous avons pratiquement trois salons de première classe…Je vais y introduire les mets algériens. Je ne vois pas pourquoi on va continuer à servir les petites pizzas, les petits gâteaux secs qui ne nous appartiennent pas. Ça, c’est à eux là-bas».

«Nous avons des msemens, des baghrirs…poursuit-il. C’est tout ça que je vais introduire dans les salons de première classe, pour faire goûter aux gens qui transitent par nos salons la culture et l’art culinaire algériens». Et d’assurer être «certain» que «ce sont des produits qui vont marcher».

Encore une fois, c’est dans la culture et la gastronomie marocaine que viennent puiser nos voisins qui n’hésitent pas à s’approprier depuis un moment plusieurs spécialités marocaines. D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, certaines youtubeuses algériennes ont entamé de longue date un travail de pillage culturel de la gastronomie marocaine sur leurs chaînes.

Sur le réseau X, un internaute s’est exprimé au sujet du choix des mets énoncés pour améliorer l’espace VIP de l’aéroport : «C’est une mahlaba ou un espace VIP ? », s’interroge-t-il, car il est évident que ce que l’on considère en Algérie comme des mets de luxe est communément consommé par l’ensemble des Marocains à toute heure de la journée.

Un fait qui nous rappelle la plateforme numérique dédiée aux Jeux méditerranéens d’Oran, sur laquelle on utilisait des photos de plats issus de la gastronomie marocaine pour faire la promotion de la gastronomie algérienne !