Cancer de la prostate : Les cas vont doubler (étude)
Les pays pauvres particulièrement concernés par cette montée en flèche des cas

Le nombre des nouveaux cas du cancer de la prostate va exploser dans les années à venir, particulièrement dans les pays en voie de développement. C'est ce qu'annonce une récente étude aux conclusions alarmantes.

L'un des cancers les plus courants chez les hommes dans le monde, le cancer de la prostate va continuer sur sa lancée. Pire encore, le nombre des cas va doubler d'ici 2040. C'est ce que nous apprend une nouvelle étude récemment publiée dans la revue " The Lancet ". Ses auteurs prédisent en effet une montée significative des cas de ce cancer à travers le monde au cours des prochaines années, en particulier dans les pays les moins riches. Cette tendance alarmante est attribuée au vieillissement démographique anticipé, explique cette étude.

L'effet de l'âge

Ainsi, le nombre annuel des nouveaux cas de cancer de la prostate devrait doubler en passant de 1,4 million en 2020 à 2,9 millions en 2040, selon les auteurs. Ces projections sont basées sur une extrapolation des tendances démographiques actuelles.

Comment s'explique donc cette "explosion" de nouveaux cas ? D'après les auteurs de l'étude, cette augmentation est paradoxalement due à la hausse de l’espérance de vie chez les hommes et par les changements des pyramides des âges. Décryptage ? Quatrième cancer le plus courant après celui du sein (2,26 millions de cas), du poumon (2,21 millions de cas) et celui colorectal (1,93 million de cas), le cancer de la prostate (1,41 million de cas) se déclare au-delà de 50 ans dans la majorité des cas. Son incidence et sa prévalence augmentent significativement au-delà de ce seuil.

Explication ?

Particulièrement concernés par ces prévisions alarmantes, les pays pauvres ou en voie de développement seraient actuellement en train d'améliorer l'espérance de vie de leurs populations. Un facteur qui " favorisera" automatiquement l'apparition et l'augmentation des nouveaux cas de cancers de la prostate. « Contrairement à d'autres problèmes d'ampleur, comme le cancer du poumon ou les maladies cardiovasculaires, on ne pourra pas inverser la tendance et éviter cette hausse des cas par des politiques de santé publique basées sur la prévention », regrettent les auteurs de l'étude.

Une question de facteurs de risque qui restent encore inconnus dans le cas du cancer de la prostate. Si un certain lien avec le surpoids a été déjà établi par les chercheurs, ces derniers peinent encore à identifier les principaux facteurs de risque de cette maladie. Les auteurs de l’étude misent toutefois sur le dépistage précoce qui permettra d’agir plus efficacement, de fournir le traitement adéquat à temps et par conséquent de sauver plus de vies.

Le cancer en chiffres

À l’origine de près de 10 millions de décès en 2020, soit un décès sur six, le cancer est l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Environ un tiers des décès par cancer sont dus aux 5 principaux facteurs de risque comportementaux et alimentaires : un indice élevé de masse corporelle, une faible consommation de fruits et légumes, le manque d’exercice physique, le tabagisme et la consommation d’alcool.

Au Maroc, le cancer de la prostate est le responsable du second taux de mortalité chez les hommes, juste après le cancer des poumons. Plus de 50.000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année au Maroc. Selon les dernières données épidémiologiques, l’incidence globale du cancer est de 116 pour 100.000 habitants et le risque de développer un cancer avant 75 ans est de 12 %.

Chez les femmes, le cancer du sein reste le plus fréquent en représentant 38,1 % des cas. Le deuxième cancer féminin est celui de la thyroïde (11,3 %) suivi du cancer du col de l’utérus (8,1 %), le colo-rectum (6,9 %) et les ovaires (4 %). Chez les hommes, le cancer des poumons arrive en tête avec 25,6 % des cas diagnostiqués. Le cancer de la prostate arrive en seconde position avec 13,9 %, suivi du cancer colo-rectum (8,9 %), la vessie (5,4 %) et le lymphome non hodgkinien (LNH) (4,5 %).