Maroc-Brésil. L'ambition d'une réelle intégration économique
Alexandre Guido Lopes Parola, ambassadeur du Brésil au Maroc.

Pour l'ambassadeur brésilien au Maroc, Alexandre Guido Lopes Parola, la coopération économique avec le Maroc s'est renforcée ces dernières années. Les perspectives de développement économique conjoint, d'investissements croissants et de diversification des échanges commerciaux sont prometteuses.

L’Observateur du Maroc et d’Afrique : Comment se portent les relations économiques entre le Maroc et le Brésil ? Et quelles perspectives d’évolution ?

Alexandre Guido Lopes Parola : Les relations entre le Brésil et le Maroc sont anciennes et empreintes d'une forte amitié. La coopération économique s'est renforcée ces dernières années, ouvrant la voie à un horizon de coopération encore plus vaste. L'idée, avancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, de l'importance de l'Atlantique est très pertinente. A mon avis, cet océan est loin de nous séparer, il nous unit. Ainsi, il y a de vastes domaines de complémentarité entre le Maroc et le Brésil, que ce soit dans l'agriculture, les services financiers ou d'autres secteurs. Il est primordial de collaborer au-delà de simples échanges commerciaux pour parvenir à une réelle intégration économique. C'est là notre objectif. Et nous travaillons dans ce sens.

Une convention a été conclue entre le Maroc et le Brésil lors du SIAM 2024, portant sur le secteur des agrumes. Quels sont les avantages et les implications de cette entente ?

Effectivement, nous avons signé une convention avec le ministère de l'Agriculture marocain, ouvrant ainsi le marché brésilien aux agrumes du Maroc. Ce premier pas est essentiel pour une coopération économique fructueuse. Cette mesure profite grandement aux producteurs marocains et aux consommateurs brésiliens, en garantissant la disponibilité des fruits tout au long de l'année, un avantage significatif. Par ailleurs, des collaborations se développent dans divers secteurs, notamment dans l'aviation. Il est primordial de rétablir les vols directs, une initiative sur laquelle nous travaillons avec la RAM. J'espère que cela sera réalisable dans un avenir proche, car cela favorisera une intégration logistique plus étroite. L'utilisation conjointe des ports marocains et brésiliens est également essentielle pour renforcer notre coopération.

Quelles sont les opportunités perçues pour renforcer les liens économiques entre le Brésil et le Maroc?

Le Maroc occupe une position stratégique et se trouve à la croisée des chemins des échanges économiques mondiaux. Son emplacement géographique lui confère un avantage indéniable. Et cela permettra au Brésil non seulement d'accéder au marché africain, mais aussi de pénétrer les marchés européens. Un exemple marquant de cette position avantageuse est le succès fulgurant de Tanger Med l'un des principaux hubs logistiques mondiaux.

Cependant, je suis fermement convaincu que le Maroc peut également tirer parti du Brésil comme d'une porte d'entrée vers l'Amérique du Sud, une région riche en opportunités économiques et en marchés dynamiques. En développant des partenariats stratégiques avec le Brésil, le Maroc peut explorer de nouveaux horizons commerciaux et renforcer sa présence sur la scène internationale.

Cette vision d'une coopération étroite entre le Maroc et le Brésil s'inscrit parfaitement dans le cadre du Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM), qui offre une plateforme unique pour promouvoir les échanges commerciaux, partager les meilleures pratiques et explorer de nouvelles opportunités de collaboration. La présence d'une délégation brésilienne d'une telle envergure lors du SIAM témoigne de l"importance accordée par les deux pays au renforcement de leurs relations économiques et commerciales.