Algérie. Les séquestrés du Polisario meurent à petit feu
Plus fragiles, les femmes sont les premières victimes des mauvaises conditions de vie dans les camps de Tindouf

Les séquestrés des camps de Tindouf vivent dans des conditions terribles à la limite de l’humain. Ils sont retenus en Algérie sans aucune possibilité de se déplacer vers des endroits plus cléments ou vers leur pays d’origine le Maroc où leurs concitoyens vivent dans le confort de la civilisation moderne à Laayoun, Dakhla, Smara…

Dans les camps de Tindouf, en Algérie où déprissent les séquestrés du front Polisario, près de 90% d’entre eux souffrent aujourd'hui d'insécurité alimentaire ou risquent d'y tomber, selon le Plan de réponse (2024-2025) convenu pour cette urgence humanitaire par un consortium de 28 entités de l'ONU et des ONG qui y travaillent, rapporte le journal espagnol El Pais. 

En mars dernier, ces organismes ont lancé une alerte en raison de la détérioration de l'état sanitaire et nutritionnel de la population. Une détérioration qu’ils enregistrent depuis 2020, mais qui s’est accélérée ces derniers mois après la réduction des rations note El Pais. Effectivement, le Programme alimentaire mondial (PAM), faute de moyens, à réduit de 30% son panier d’aide. 

Désormais c’est « un kilo de sucre par personne, au lieu de deux », témoigne un séquestré ajoutant qu’il n’y a pas eu de livraison d'huile depuis des mois. Plus encore, « lors de la distribution précédente de produits frais, les séquestrés ont reçu un demi-kilo de carottes et deux œufs par personne pendant un mois ». "C'est la moitié de ce qu'ils nous ont fourni, c'est très peu », indique l’habitant des camps.

Ils ont également réduit la quantité de savon et de produits de nettoyage. Et en plus, les séquestrés reçoivent moins de mètres de tissu pour réparer la Khaima (tente des nomades). 

Pour un membre de Médecins du Monde, cité par El Pais, "le plus préoccupant est le taux très élevé d'anémie, qui touche 75 % des femmes enceintes et allaitantes, et de la malnutrition infantile, dont souffrent plus de la moitié des enfants de moins de cinq ans ». 

Quand on y ajoute les risques sanitaires liés à l’hygiène, la situation devient explosive. 

Les cafards, fourmis et autres insectes envahissent les habitations des camps, qui restent très précaires malgré les améliorations que leurs habitants apportent petit à petit, souligne la publication.

L'Algérie ne fait rien pour atténuer les souffrances des séquestrés dont une minorité seulement est vraiment originaire du Sahara. On pourrait invoquer la non assistance à personnes en danger. Ceci démontre que ce qui l'intéresse ce ne sont pas les populations mais seulement la carte qu'elles représentent pour gêner le Maroc.