Espagne. Pedro Sanchez dénonce le harcèlement de l’opposition
On lui cherche des failles, mais Pedro Sanchez résiste

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a dénoncé mercredi une "campagne de harcèlement et de démolition" de ses proches alimentée, selon lui, par l'opposition de droite, après l'ouverture d'une enquête contre son frère.

Déjà fragilisé par l'enquête ouverte pour corruption et trafic d'influence contre son épouse, le dirigeant socialiste a assuré, dans une interview sur la télévision publique, qu'il allait "défendre l'honnêteté de (sa) femme comme celle de (son) frère face à une campagne de harcèlement et de démolition menée par une organisation d'extrême droite".

L'enquête contre le frère de M. Sánchez a été ouverte, comme celle visant son épouse, à la suite d'une plainte de l'organisation "Manos limpias" (Mains propres), proche de l'extrême droite.

Le Premier ministre a accusé "des tabloïds en ligne conservateurs et ultra-conservateurs" d'"exacerber" cette affaire, tout comme l'opposition de droite et d'extrême droite "qui ne dispose en réalité de rien de plus" pour l'atteindre.

Ils sont ensemble, selon lui, à la tête d'une "usine d'immondices", qui propage "désinformation et diffamation", a-t-il fustigé.

Un tribunal a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête pour détournement de fonds, trafic d'influence et délits contre l'administration et le fisc visant notamment le frère du Premier ministre, qui est responsable du spectacle vivant au sein de la province de Badajoz (sud-ouest), dirigée par un socialiste.

Selon la presse, Manos Limpias accuse entre autres David Sánchez de recevoir un salaire financé par des deniers publics sans se rendre, comme il le devrait, sur son lieu de travail.

Après l'annonce en avril de l'ouverture de l'enquête contre son épouse, Pedro Sánchez avait surpris l'Espagne en affirmant envisager de démissionner avant de finalement rester à son poste en promettant une "régénération démocratique" pour empêcher "l'intox de diriger le débat" public

Mercredi, il a annoncé pour le mois de juillet un paquet de mesures en ce sens pour défendre "non seulement la pluralité de l'information", mais aussi sa "véracité".

Le Premier ministre a par ailleurs lancé un ultimatum à l'opposition de droite pour trouver un accord avant la fin du mois sur le Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ), un organe clé chargé de nommer les juges, dont le renouvellement est bloqué depuis six ans.

"Si d'ici la fin du mois de juin, le Parti Populaire", principale formation de l'opposition de droite, "ne débloque pas cette situation, le gouvernement et la Chambre des députés apporteront une réponse à ce qui est une vraie atteinte à la Constitution", a-t-il insisté.

Cette réponse passera par une réforme destinée à "revoir la compétence" qu'a le CGPJ de nommer les magistrats des plus hautes instances judiciaires du pays afin de la rendre "beaucoup plus objective, beaucoup plus transparente et non politisée", a-t-il ajouté, sans donner de détails.

Avec AFP