Didi B : « Je prépare un son avec ElGrande Toto »
Le rappeur ivoirien Didi B a enflammé la scène africaine du Bouregreg en ouverture de Mawazine 2024.

Apprécié pour ses mélodies captivantes et ses paroles incisives, l’interprète d’Assinie Didi B partage avec nous ses choix musicaux, nous parle de son prochain album et évoque avec nous sa prochaine collaboration avec El Grande Toto juste avant son concert d’ouverture à Mawazine 2024.

Connu pour son flow Hardcore, le rappeur et compositeur ivoirien Didi B a livré vendredi soir un concert électrisant qui a émerveillé le public de la scène de Bouregreg, en ouverture du Festival Mawazine 2024.

Vous revenez au Maroc pour la 2e fois. Quel est votre sentiment de retrouver votre public marocain et de vous produire sur la scène africaine de Bouregreg à Mawazine ?

C’est une grande fierté pour moi de jouer sur une scène internationale comme celle de Mawazine, c’est un moyen pour moi de montrer ce que je sais faire et de représenter mon pays, et suis content d’être là, c’est la 2e fois que je viens faire un gros spectacle au Maroc et je suis excité de présenter quelque chose de différent, c’est un très bon festival… A ne pas manquer.

Vous êtes né dans une famille d’artistes (mère chorégraphe et père pianiste et producteur). Ça a été presque une évidence pour vous de suivre cette voie ?

Pas du tout. Au début, il fallait continuer ses études pour pouvoir travailler comme un citoyen normal, mais au fur et à mesure que j’avançais, je me sentais plus dans la musique donc j’ai dû suivre ma propre voie avec le soutien de mes parents. J’ai continué dans la musique parce que je me sentais bien dedans, et ça a donné ce que je suis devenu aujourd’hui.

Pourquoi le Rap et le Hip Hop ?

Parce que mes parents faisaient de la world music, c’est un style que j’aimais bien mais ça ne convenait pas à un jeune comme moi, donc j’ai choisi le Hip Hop parce que mes idoles, mes artistes préférés sont des rappeurs : Lil Wayne, kenny west, Booba… Et même si maintenant, j’essaie d’autres genres, ma porte d’ouverture a été le Hip Hop.

On vous récemment critiqué pour vous être éloigné du Rap et on vous a reproché d’avoir opté pour un style plus coloré avec plus de dance. Que leur répondez-vous ?

Je fais ce que je sais faire, je ne me cantonne pas dans un coin. J’ai appris à faire du Hip Hop, mais la danse, c’est inné chez moi. Je vois mes parents danser, je sais danser et je veux faire le Hip Hop à la manière africaine.

C’est une manière pour voir d’exporter le Rap ivoirien à l’international et de le rendre plus accessible ?

Oui bien sûr, Lil Wayne existe déjà, il ne s’agit pas d’en faire un 2ème mais il faut faire son rap à sa sauce pour se faire remarquer dans le monde. Il ne faut pas être une copie.

Vous vous êtes essayé à d’autres genres musicaux comme le Maimouna. Pourquoi ce choix ?

Ce choix s’est fait naturellement, j’aimais bien le style, les jeunes qui l’ont trouvé ont été très ingénieux, ils ont rapproché le Hip Hop avec du coupé décalé, et ils ont mis de la dance dedans, chose que nous dans le Hip Hop africain, on ne faisait pas nécessairement. C’est une magie qui accroche tout le monde et je me suis dit pourquoi pas essayer.

Un disque d’or puis un concert à l’Olympia et un EP Before l’Olympia ? C’est un peu une consécration ?

On peut dire que c’est un accomplissement mais on est toujours en train de chercher l’excellence, on essaie de trouver d’autres objectifs, on essaie de s’améliorer, … L’Olympia, c’était un grand moment, on a sorti « Before l’Olympia », pour marquer le moment, parce qu’un artiste africain qui se produit à l’Olympia, surtout un artiste moderne urbain, on ne voyait pas ça tout le temps.

Comment se porte le rap africain ?

Très bien, d’ailleurs, on est à Mawazine… c’est un travail d’équipe, on travaille dur, il y a des concerts partout, on est souvent sur les mêmes scènes, on continue à faire des featuring ensemble pour le propulser encore plus…pour aller plus loin et ça se porte super bien.

Vos projets ?

Pour les années prochaines, on va essayer de remplir le stade à Abidjan. A l’international, on va toujours chercher l’écoute, trouver la formule pour s’exporter, c’est le plus important pour moi.

Je prépare un nouvel album, ça sera un album rap personnel qui va parler de moi, il s’appelle « Diyilem », mon vrai nom. Il va parler de tout de ce que j’ai vécu, mon père, ma mère, ma femme, mon groupe, de tout ce qui est polémique sur les réseaux, un album où je vais répondre à mes détracteurs, en fait, ça sera que du vécu.

Quelle a été votre réaction après la victoire des Eléphants lors de la dernière CAN ?

Quand j’ai fini le show d’ouverture, je voulais sortir rapidement du stade, j’avais peur de ne pas pouvoir sortir, j’avais la foi qu’on allait gagner,… Je suis sorti m’amuser dans les rues d’Abidjan, c’était magnifique.

Une équipe de foot que vous aimez en particulier ?

Le Real de Madrid. Parce que pour moi, c’est l’excellence, c’est Zidane, Ronaldo, Benzema, … actuellement, il y a Luka Modrić … Ils ont su montrer depuis longtemps comment on peut rester constant en étant un grand club, je suis fan depuis mon enfance, j’adore.

Une idée sur les rappeurs marocains ? Quelqu’un en particulier avec qui vous voudriez collaborer ?

Oui, je suis en train de discuter avec El Grande Toto, on est en train de préparer un son ensemble. J’en connais d’autres mais vu nos programmes, on essaie de caller quelque chose dès qu’on se rencontre.

Une performance époustouflante