Grève des étudiants en médecine : l’Impasse ?
Les deux ministres ont présente la solution gouvernementale en détail

Qualifiant l'offre gouvernementale aux étudiants en médecine d’« exceptionnelle », Khalid Ait Taleb et Abdelatif Miraoui donnent ses détails lors d'une réunion tenue à la Chambre des représentants.

Alors que les étudiants en médecine viennent de lancer « la Semaine de la colère », les ministres de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, et de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdelatif Miraoui, ont présenté mercredi, à la chambre des représentants, la solution proposée par le gouvernement pour dénouer la situation.

Une offre "exceptionnelle"

S’exprimant devant les Commissions des Secteurs sociaux et de l'Enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, les deux ministres ont donné les détails des mesures prises par le gouvernement face à cette crise qui dure depuis 7 mois.  Qualifiant  l’offre gouvernementale aux étudiants d’ « exceptionnelle », Miraoui et Ait Taleb affirment qu’elle répond à la plupart de leurs revendications.

Les deux ministres considèrent par ailleurs que la réforme globale du secteur de la santé, dont fait partie les changements refusés par les étudiants en médecine,  s'inscrit dans une démarche visant à renforcer la souveraineté médicale du Maroc. Abdelatif Miraoui a ainsi présenté lors de cette réunion conjointe « les efforts déployés par le gouvernement pour contribuer à la résolution des problèmes et au retour à la normale dans les facultés de médecine et de pharmacie ». Le ministre a notamment souligné l'interaction positive avec diverses associations, intervenants et acteurs ayant proposé des initiatives pour surmonter cette situation.

Miraoui a passé en revue les principales revendications des étudiants et les propositions-réponses du gouvernement. A savoir la durée de formation pour obtenir le diplôme de docteur en médecine, le nombre de nouveaux inscrits dans les facultés publiques, la formation en spécialité médicale, le statut juridique des résidents, la supervision des thèses, les espaces de formation hospitalière, les indemnités accordées aux stagiaires, l’équipement des laboratoires ainsi que la fourniture de matériel et de matières premières pour la formation pratique.

Solution gouvernementale 

Concernant les aspects sociaux et la couverture sanitaire, Khalid Aït Taleb a affirmé que les réformes étaient accompagnées de mesures visant à garantir l'accès des étudiants à l'assurance maladie obligatoire, ainsi que la création d'une plateforme informatique pour la gestion des indemnités liées aux missions, opérationnelle dès janvier 2025. Il a également souligné la coordination avec les établissements hospitaliers pour assurer une alimentation adéquate aux étudiants pendant leurs stages.

En ce qui concerne la restructuration du troisième cycle des études médicales, le ministre a précisé qu'un projet de décret avait été présenté, incluant le maintien du parcours interne sur deux ans, la création du statut de « collaborateurs » avec un salaire mensuel basé sur l'indice 509, ainsi qu'un système de sélection directe pour l'accès à la profession d’enseignants pour les assistants.

Il a également évoqué la normalisation des statuts juridiques des résidents et la réduction de la durée d'engagement de 8 à 3 ans. Aït Taleb a conclu en affirmant que « ces réformes illustrent les efforts du gouvernement pour renforcer la qualité de l'enseignement médical et améliorer le système de santé national, garantissant ainsi la prestation de services de santé de haute qualité à tous les citoyens ».

Semaine de la colère 

A rappeler que les étudiants en médecine viennent de lancer « La semaine de la colère » qui se prolongera jusqu’au 16 juillet. En désespoir de cause, ils ont opté pour cette nouvelle forme de protestation contre « l’entêtement et l’intransigeance » du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’Innovation.

Après avoir boycotté les examens du deuxième semestre, les étudiants en colère prévoient des marches de protestation, des sit-in et des opérations de communication pour faire entendre leur voix et défendre leurs doléances.