USA. C'est le grand jour pour Donald Trump
Donald Trump à la convention républicaine. (Photo AFP)

Donald Trump va prononcer aujourd’hui un discours capital, censé le placer sur la voie directe d'une reconquête de la Maison Blanche, en clôture d'une convention historique à Milwaukee qui a vu le Parti républicain s'aligner en parfait ordre de marche derrière lui.

Cinq jours seulement après avoir failli perdre la vie dans un meeting de campagne, le milliardaire va remonter sur scène, non seulement en rescapé miraculeux des balles qui l'ont frôlé, mais surtout en grand patron incontesté de la droite américaine.

Quoi qu'il dise, les yeux de ses partisans seront braqués sur le pansement bien visible sur son oreille droite, illustrant selon eux le courage d'un homme qu'on cherche à abattre et qui ne se résigne jamais.

Une image à fort impact, qui marquera les mémoires, tout comme celle samedi d'un Donald Trump la joue ensanglantée et le poing levé, appelant ses supporteurs à combattre tandis que ses gardes du corps l'évacuent précipitamment de son estrade de campagne à Butler, en Pennsylvanie.

Depuis cet instant choc, l'ex-magnat des affaires et animateur de télé-réalité a savamment dosé sa présence médiatique, se contentant d'apparaître en héros silencieux à la grand-messe républicaine organisée à Milwaukee, la plus grande ville de l'Etat du Wisconsin, donnant sur le lac Michigan.

Il a, trois soirées d'affilée, déclenché des tonnerres d'applaudissements et de longues acclamations chez ses partisans debout qui, pour beaucoup, considèrent qu'il a réchappé aux tirs qui le visaient grâce à une intervention divine.

Mardi soir, le milliardaire de 78 ans a assisté avec délectation à un ballet soigneusement réglé faisant alterner à la tribune les figures du parti qu'il a défaites lors des primaires, au premier rang desquelles Nikki Haley.

L'ex-gouverneure de la Caroline du Sud, qui pendant des mois a mis en garde le pays contre "le chaos" que provoquerait un retour de Donald Trump à la Maison Blanche, a été claire: "Donald Trump a mon ferme soutien, point à la ligne!".

Deux autres anciens rivaux, le gouverneur de la Floride Ron DeSantis et l'homme d'affaires Vivek Ramaswamy, ont aussi prêté allégeance à un Donald Trump tout sourire, savourant ce grand étalage d'unité derrière sa personne.

Quel contraste avec la convention de 2016, lors de laquelle avaient éclaté au grand jour les divisions chez les républicains, certains rejetant les outrances du tribun devenues depuis sa marque de fabrique !

L'édition 2024, à quelque 110 jours de l'élection, s'est en outre déroulée alors que Joe Biden apparaît particulièrement fragilisé par des questions lancinantes sur son acuité mentale et des appels, de la part d'élus démocrates, à ce qu'il se retire de la présidentielle.

Les quatre jours de la convention ont insisté sur des thèmes chers au candidat: le pouvoir d'achat, l'immigration, la criminalité et la sécurité garantie par une Amérique forte.

On a vu se succéder au pupitre des Américains anonymes, sélectionnés car ayant perdu un proche tué par un migrant en situation illégale ou par une overdose de fentanyl.

Autre moment fort de la convention: le premier grand oral de J.D. Vance, un sénateur atypique choisi par le candidat pour le seconder dans la campagne.

Le jeune élu de 39 ans, opposé à l'aide à l'Ukraine et pratiquant un discours populiste anti-immigration, deviendra vice-président des Etats-Unis si Donald Trump l'emporte en novembre.

L'Amérique doit "choisir une nouvelle voie", qui place en son coeur les travailleurs, a-t-il exhorté lors de son discours en prime-time mercredi soir.

Clifton Carroll, délégué de Mississippi, est convaincu que "le pays tout entier" est désormais uni autour de la candidature du républicain.

"On voit des gens qui n'ont jamais soutenu Donald Trump qui se rallient à lui parce qu'ils voient quelqu'un en qui ils peuvent avoir confiance", assure-t-il à l'AFP.

La convention s'achèvera en fête grandiose et gigantesque lâcher de ballons rouges, blancs et bleus.

Rassuré sur l'unité du Parti républicain, ayant le vent en poupe dans les sondages et fort du plein soutien des délégués, Donald Trump va repartir en campagne et profiter de l'effet rassembleur de la convention de Milwaukee.

Il a prévu un meeting samedi dans l'Etat du Michigan, une semaine exactement après les tirs qui l'ont visé.

Les dizaines de milliers de visiteurs repartiront, eux, avec leurs bagages remplis de produits dérivés "Trump" --casquettes, tee-shirts, recueils de tweets, affiches, baskets, etc-- prêts à prêcher la parole de leur champion miraculé à travers le pays.

Avec AFP