Rabat : Un raqui accusé d'avoir tué une femme médecin
Cherchant un remède à son mal, elle en meurt

Une énième affaire impliquant un raqui avait entrainé le décès d’une femme médecin à Rabat. Souffrant d’un cancer, cette dernière cherchait un remède auprès du raqui… elle en est morte.

Nouvelle victime des « Raquis » (guérisseurs) ! Cette fois-ci, c’est une femme médecin dont le mari, un médecin-professeur de Rabat, accuse le raqui d’avoir directement causé le décès de sa femme, lors de séances de « traitement contre le cancer ». Le procès a démarré jeudi au tribunal de première instance de Rabat.

L'affaire éclate lorsque le mari de la défunte, également médecin et professeur,  dépose une plainte urgente auprès du procureur de la Chambre correctionnelle. Il accusait le guérisseur non-voyant d'être impliqué dans la mort de sa femme malade d’un cancer. Le mari l'accuse en effet d'avoir intentionnellement nui à la santé de sa femme et de l’avoir trompée en pratiquant des rituels de sorcellerie et de charlatanisme.

Un remède à 300.000 dhs 

D’après le mari, le raqui aurait persuadé la défunte qu'il pouvait la guérir avec des potions et des mixtures à base de plantes et d'huiles, moyennant 300.000 Dhs. Profitant de son état psychique fragilisé par la maladie et jouant sur la corde de l’espoir de survie, le raqui arrive à convaincre la malade. Un avis d’arrestation contre le suspect a été aussitôt émis par le procureur et une enquête ouverte.

Le raqui a été par ailleurs arrêté dans un local dédié à son activité dans le quartier Hassan à Rabat. Lors des interrogatoires, l’accusé a confirmé qu'il pratique effectivement la guérison par la roqya depuis 1982. Il s’est décrit également comme un expert en nutrition et en traitement à base de plantes.

Interrogé sur ses qualifications académiques ou l’autorisation officielle pour pratiquer son activité, il a répondu aux enquêteurs qu’il était titulaire d'une licence en littérature arabe, mais qu'il était capable de traiter n'importe quelle maladie. Après sa présentation devant le juge d'instruction, ce dernier a décidé de placer le suspect en détention préventive à la prison d'El Arjat 2 à Salé, en attendant son procès.