Vidéo-Pacte de Marrakech: La SG de la Conférence Louise Arbour répond aux polémistes

"Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières n'est pas contraignant", a insisté  la représentante spéciale de l'ONU pour les migrations lors de la conférence de presse donnée ce dimanche 9 décembre 2018 à Bab Ighli à Marrakech. Louise Arbour a tenu à dissiper les craintes exprimées dans de nombreux pays concernant ce document devant être adopté à la Conférence intergouvernementale de l'ONU sur les migrations qui débutera demain 10 décembre 2018 pour se terminer le lendemain. Pour la responsable onusienne, qui est aussi la Secrétaire générale de la Conférence de Marrakech, il s'agit d'un document "fondamental" pour assurer une meilleure gestion de la question migratoire.

"Ce Pacte, a-t-elle rappelé, a été finalisé en juillet dernier après plus de six mois d'intenses négociations, et a pour but essentiel l'adoption des meilleures pratiques en matière de migration dans le cadre du respect des Droits de l'Homme et de la souveraineté des Etats, qui constitue la pierre angulaire de la politique migratoire".

Devant les représentants des médias nationaux et étrangers, la responsable onusienne a ajouté que ce Pacte non-contraignant, finalisé en juillet dernier, a été élaboré dans un cadre de coopération et de collaboration entre les Etats, ajoutant que l'application de ce texte explicite et très détaillé dépendra de la volonté des pays membres de l'ONU en vue de garantir une gestion optimale de cette question qui demeure cruciale.

Ce Pacte, a-t-elle expliqué, se veut un cadre de prise d'initiatives et de mise en œuvre de plusieurs actions concernant la question migratoire à long terme à l'échelle locale, nationale, régionale et internationale, notant que ce document permettra de mieux ancrer le débat autour de la question de la migration, tout en mettant en avant les enjeux de ce Pacte, notamment sur les plans politique, économique et surtout humanitaire.

Arbour, qui a déploré la publication de certaines informations erronées concernant le contenu dudit Pacte et la réticence de certains Etats à l'approuver, a tenu à préciser que malgré ce désengagement, elle est "très confiante" quant à l'avenir de ce document qui fera l'objet d'une résolution finale de l'ONU le 19 décembre à New York.

Rappelant que ces pays réticents avaient déjà obtenu des concessions de leurs partenaires pendant les négociations, la responsable onusienne a indiqué que la quasi-totalité des pays avaient soutenu le Pacte lors de son approbation par l'Assemblée générale de l'ONU en juillet dernier.

Et de poursuivre que le Pacte mondial sur les migrations va créer une valeur ajoutée en matière de traitement de cette épineuse question, tout en invitant les Etats à mieux réfléchir sur les politiques migratoires afin qu'elles soient plus efficientes et efficaces.

Arbour a également précisé que cette Conférence intergouvernementale, qui se tient dans la cité ocre, va générer davantage d'intérêt pour certaines dispositions du Pacte, en ce sens que plusieurs pays ont manifesté beaucoup d'enthousiasme pour leur mise en œuvre.

Elle a, par ailleurs, fait savoir que les responsables de 159 Etats seront présents à Marrakech pour prendre part à cette Conférence, qui connaît aussi la participation de 400 partenaires, dont les agences onusiennes, les acteurs de la société civile, le secteur privé et le milieu académique, outre la présence de plus de 700 représentants des différents supports médiatiques en provenance des quatre coins du monde.

Arbour a aussi saisi cette occasion pour réitérer ses vifs remerciements au Maroc pour le travail remarquable entrepris par le Royaume en vue d'abriter cette Conférence et garantir la réussite de ses travaux.